La crise de la Covid-19 a-t-elle entraîné une perte de chance pour les maladies chroniques ? Comme le démontre l’enquête réalisée par la Cnam et l’ANSM, la consommation de médicaments de ville en France après huit semaines de confinements et une semaine de post-confinement a été modifiée en profondeur. La chute a été brutale en ce qui concerne l’instauration de nouveaux traitements. Dans le diabète on enregistre -48,5%. Pour les statines la baisse est de – 49%. Dans l’HTA, elle atteint- 39%. L’impact est considérable en termes de patients non traités. 100 000 patients hypertendus, 37 5000 diabétiques et 70 000 personnes relevant de statines n’ont pas été traités. L’essor de la téléconsultation n’a pas permis de compenser la chute de l’activité de médecine de ville.
Les examens de diagnostic ont également été peu pratiqués au cours de cette période. On note -62% pour les coloscopies, -44% pour les IRM, -38% pour les scanners. Rapportés en nombre d’examens, 180 000 coloscopies, 200 000 IRM et 375 000 scanners n’ont pu être réalisés. Ce qui devrait se traduire par des retards de diagnostic et de prise en charge notamment dans les cancers.
En dehors du coronavirus, la circulation des virus s’est arrêtée. L’assurance maladie note un effondrement de la consommation d’antibiotiques. Le confinement a évité la prescription de 765 000 traitements antibiotiques chez les 0 à 19 ans par rapport à l’attendu. La fermeture des crèches et des établissements scolaires explique cette quasi-disparition des agents infectieux.
En revanche, le confinement s’accompagne d’une augmentation de la prescription d’hypnotiques (+6,9%) la première semaine en post-confinement et des anxiolytiques (+1,2%). Les antidépresseurs ne sont pas concernés.
Les prises en charges n’ont pas fini d’être perturbées par ces huit semaines de confinement.
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