Intégrité scientifique, transparence des liens d'intérêt, engagement en santé environnementale, tels sont les points sensibles sur lesquels insiste la conférence des doyens au sujet de l'actualisation de la charte éthique et déontologique de la faculté de médecine/santé.
Un nouveau chapitre sur l'environnement et la santé environnementale a été ajouté. Crises environnementales, changement climatique, diminution de la biodiversité, pollutions, surexploitation des ressources, les enjeux sociétaux sont intégrés dans les missions de la faculté en accord avec l'objectif global du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
« Les actions de la faculté doivent s'associer à l'effort commun pour que notre société devienne durablement écoresponsable et contribue à la cohésion sociale et pour la santé publique », lit-on dans la charte.
Enseignement en santé environnementale
Plusieurs mesures sont ainsi listées, à commencer par la nomination par faculté « d'un référent environnement/développement durable », chacun étant amené à participer au réseau national des référents. Doit être mis en place « un enseignement de santé environnementale en 1er cycle, 2e cycle (notamment par le service sanitaire) et 3e cycle sous la forme de formations continues et à partager ces outils de formation avec les autres facultés et écoles de santé paramédicales et écoles vétérinaires ». Rappelons qu'un module sera obligatoire dès la deuxième année du premier cycle.
Citons également : le développement de recherches et des collaborations spécifiques santé environnement, la construction d'un campus éco-responsable, le fait de donner de la visibilité aux initiatives portées par la communauté universitaire ou encore la participation à la formation des élus.
Pour l'intégrité scientifique, la précédente version de 2017 s'appuyait déjà sur plusieurs propositions du rapport du Pr Pierre Corvol (juin 2016). Les doyens rappellent les principes et étoffent leur propos, notamment en prohibant la publication dans les revues prédatrices et en mettant à disposition une liste de revues scientifiques présumées non prédatrices. Un axe qui a fait l'objet d'une communication spécifique.
Intégrité scientifique et professionnelle
Si les coopérations entre le milieu académique et le milieu socio-économique sont « nécessaires », les doyens insistent sur « le respect de l'intégrité professionnelle et scientifique, de la transparence des liens d'intérêt et de la lutte contre les pratiques d'influence », est-il indiqué dans un communiqué de la conférence des doyens.
L’industrie du médicament est « souvent mise au premier plan lorsqu’on parle des conflits d’intérêt, alors que l’enjeu financier des dispositifs médicaux est aussi important », lit-on dans la charte. « Les entreprises investies dans les objets connectés et dans l’analyse des données de santé ainsi que l’usage des logiciels d’intelligence artificielle sont également des enjeux importants », est-il ajouté.
Concernant l'enseignement lui-même, « l'indépendance de la formation est une condition absolue et un enjeu de santé publique », est-il rappelé. La faculté doit rendre transparents les financements qu'elle est susceptible de recevoir et s'assurer que ceux-ci « n'interfèrent pas avec l'indépendance des contenus pédagogiques ».
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