Incontournable dans la feuille de route numérique du gouvernement présentée jeudi 25 avril par Agnès Buzyn, le Health data hub, énorme laboratoire national de données de santé qui va remplacer l'Institut national des données de santé (INDS) à partir de 2020, prend forme petit à petit.
Cette plateforme va intégrer les informations du système national des données de santé (SNDS) – assurance-maladie, complémentaires santé, PMSI, causes médicales de décès –, des PMI, de la médecine scolaire et de la médecine du travail. Un premier prototype sera dévoilé à l'automne. L'objectif du Health data hub est d'aider les porteurs de projets numériques à pérenniser leur activité en leur donnant accès à des jeux de données de qualité. « Les start-up ont de plus en plus besoin de données de santé structurées pour développer et entraîner les algorithmes. Elles finissent par les acheter à l'étranger », regrette Rosalie Maurisse, responsable santé à Bpifrance invitée à débattre au dernier forum Data & Santé, à Paris. Start-up dont l'IA analyse les électrocardiogrammes (ECG) pour assister les praticiens à la détection de pathologies cardiovasculaires, Cardiologs a ainsi dû se tourner vers les États-Unis et la Chine pour récupérer quelque 400 000 ECG.
Aujourd'hui, une centaine de start-up santé travaille dans le champ de l'intelligence artificielle (IA) en France – 50 % ont moins de trois ans. Et l'engouement pour le hub est là. Lancé mi-février, le premier appel à projets du hub comptabilise 189 dossiers déposés par des institutions, des hôpitaux, des industriels, des associations de patients, etc.
Les lauréats bénéficieront d'un accompagnement technico-réglementaire et des compétences des équipes du hub. Le traitement du sarcome, les interactions médicamenteuses dangereuses, la prévention des crises d’insuffisance cardiaque avec l'IA, la mesure des restes à charge finaux réels sont quelques-uns des sujets sélectionnés. Les résultats sont attendus à la fin de l'année.
Montrer patte blanche
À terme, le Health data hub permettra aux porteurs de projets de croiser des données standardisées de nature différentes. Pour y avoir accès, il leur faudra toutefois montrer patte blanche : « La finalité du projet doit être dans l'intérêt public et pour la santé des patients. La Commission nationale de l'informatique et des libertés donnera un avis en bout de chaîne », confirme Jean-Marc Aubert, pilote du hub et directeur de la DREES (ministère). En pharmacovigilance, il sera par exemple possible d'identifier le médicament qui génère le plus de chutes chez les patients de plus de 72 ans, les parcours de soins les plus efficaces – et les plus économiques – chez des patients diabétiques de type 2, etc.
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