Qui sont les 30 000 médecins à diplôme étranger ?

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Publié le 18/10/2024
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Pays, spécialité, lieu d’exercice : dans son atlas sur la démographie médicale, l’Ordre dresse le portrait des quelque 30 000 praticiens à diplôme étranger, qui continuent de manifester pour leur pleine intégration.

Les Padhue continuent de manifestent pour demander leur régularisation et leur reconnaissance pleine et entière

Les Padhue continuent de manifestent pour demander leur régularisation et leur reconnaissance pleine et entière
Crédit photo : Arnaud Janin

Alors que, la semaine dernière, plusieurs dizaines de médecins diplômés hors Union européenne (Padhue) battaient à nouveau le pavé parisien pour demander leur régularisation et leur reconnaissance pleine et entière, l’Ordre des médecins publie de nouvelles données sur ces praticiens indispensables au fonctionnement du système de santé français.

Au 1er janvier 2024, la France comptait exactement 30 961 médecins en activité ayant obtenu leur diplôme à l’étranger, soit deux fois plus qu’en 2010, lit-on dans le dernier atlas ordinal sur la démographie. Ils sont désormais 13,1 % du corps médical dans l’Hexagone, dont une majorité de Padhue. Dans le détail, ces praticiens à diplôme étranger représentent 21 % des chirurgiens alors que, chez les seuls généralistes, leur proportion chute à 6,1 %.

Les Padhue sont pour l’essentiel diplômés en Algérie (36 %), en Tunisie (12 %) et en Syrie (9 %). Pour ceux qui ont été diplômés au sein de l’Union européenne, la Roumanie (43 %), la Belgique (15 %) et l’Italie (15 %) sont les trois principaux pays pourvoyeurs de médecins pour la France.

L’offre de soins repose pour beaucoup sur des médecins n’ayant pas obtenu leur diplôme en France

Atlas de la démographie de l’Ordre des médecins

Confirmation de l’atlas : les médecins à diplôme étranger sont davantage présents, en pourcentage, dans les départements situés au centre de la Métropole (Côte-d’Or, Nièvre, Cher), autour du bassin parisien et dans les territoires très ruraux du Nord et du Nord-Est (Ardennes, Aisne, Aube, Haute-Marne). Les proportions de ces praticiens « sont très importantes dans les départements qui présentent les plus faibles densités médicales de médecins en activité pour 100 000 habitants », analyse l’Ordre. Dans ces zones fragiles, « l’offre de soins repose pour beaucoup sur des médecins n’ayant pas obtenu leur diplôme en France ».

En volume, Paris détient le plus gros contingent de médecins diplômés à l’étranger (2 332), devant le Val-de-Marne (1 189) et le Nord (1 091). Mais en progression entre 2010 et 2024, ce sont la Guyane et Mayotte qui voient leur nombre de médecins diplômés hors de France exploser : + 352 % pour la première (407 médecins aujourd’hui) et + 486 % pour la seconde (82 praticiens).

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin