85 % des professionnels de santé et 30 % des patients estiment que la prise en charge est dégradée. Pire, selon 75 % des soignants, les malades subissent des pertes de chance, selon l'enquête flash réalisée pour le collectif Actions Patient (voir notre brève). Selon Charlotte Roffiaen, responsable du plaidoyer Ensemble Leucémie Lymphomes Espoir (Ellye), « nous sommes dans une maltraitance institutionnelle des patients. Les soignants sont plus négatifs que les patients parce qu'ils connaissent les coulisses du système de santé ». Et d'enfoncer le clou dans le contexte de pénurie : « Nous ne pouvons pas nous contenter de mesurettes. Il nous faut une réforme partagée basée sur l'évaluation des besoins et pas sur les budgets. »
Collaboration
Christelle Galvez, directrice des soins et des parcours chez Unicancer. ne souhaite pas noircir le tableau : « Il y a de l'espoir. Nous avons besoin de temps pour nous rencontrer et arrêter de courir après la réalisation de prescriptions. » Sur ce sujet, elle propose une plateforme de collaborations entre soignants de tous types assortie d'un label pour accompagner les infirmiers libéraux afin de les aider à s'investir dans la pathologie cancéreuse.
Soutenabilité
Quelle solution pour Franck Chauvin, auteur d'un rapport sur la santé publique ? Faisant référence au nombre de patients traités pour des pathologies chroniques (36 %) toujours en augmentation : « Notre système n'est pas soutenable à terme. Il faut investir massivement sur la prévention. » Et d'illustrer par l'exemple américain qui mise beaucoup sur l'approche populationnelle. Franck Chauvin se dit conforté par le discours du président Macron du 19 septembre 2018 dénonçant la course à l'attractivité et l'obligation de transformer notre logique de soins curatifs en santé publique.
Le numérique, un bénéfice sur la prévention
La solution viendra-t-elle du numérique ? Selon Brigitte Seroussi, directrice du projet de la cellule éthique du numérique en santé, il ne va pas aider à redonner du sens, mais il aura un bénéfice certain sur la prévention, le diagnostic (via l'intelligence artificielle) et la prise en charge (coordination des soins). « Le numérique peut aider à modifier la position des patients par rapport à leur propre prise en charge. »
Gratitude
Sous forme d'un trait d'humour, Xavier Troussard, président FHF Cancer dit se méfier de l'addiction au numérique : « Le médecin est devant son ordinateur et le patient est derrière. » Avant le numérique, d'autres points plus essentiels lui semblent primordiaux comme le décloisonnement de l'hôpital et le faire se rapprocher avec les structures universitaires. Autre sujet, il juge la formation des médecins au management insuffisante. Et que dire de la reconnaissance du travail des hospitaliers ? « Il faut les accueillir et les remercier ! Cela ne se fait jamais à l'hôpital. »
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