Si l’histoire de la santé est jalonnée de grandes découvertes - nous avons tous en tête la pénicilline, la radiothérapie… et on pourrait encore citer l’exemple récent des vaccins à ARN messager, qui ont valu le prix Nobel aux premiers chercheurs qui les ont développés –, ce qui, pour moi, a le plus marqué et transformé le système de santé n’est pas une découverte à proprement parler mais un processus : celui de l’émergence d’une culture de la prévention.
J’en suis persuadé, tout système de santé repose sur deux piliers : la prise en charge par le système de soins (les hôpitaux, le corps médical et paramédical…) et la prévention. Trop souvent, trop longtemps, en France, nous n’avons perçu ou pris en compte que la première.
Accélérer le mouvement qui fait bouger les lignes d’un système historiquement centré sur le « tout curatif » pour aller vers une société de la prévention est un bouleversement intellectuel et pratique tout à fait essentiel. Cela signifie redonner toutes ses lettres de noblesse à la belle discipline de la santé publique.
Ce n’est pourtant pas un chemin tout tracé. Il y a de nombreux défis à relever, dont le principal est sûrement celui de la confiance. Pour y arriver, ce mouvement doit être assez large et dynamique pour embarquer l’ensemble de la société. Nous devons redonner confiance aux professionnels, dans un système de santé où leurs missions sont porteuses de sens et d’avenir. Nous devons redonner confiance aux citoyens dans la santé publique et dans les innovations thérapeutiques, pour leur donner les moyens de devenir des acteurs impliqués dans la prise en main de leur santé individuelle comme dans l’amélioration de notre santé collective. C’est à cette condition que nous réussirons.
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