DE NOTRE CORRESPONDANTE
« À L’HÔPITAL, 40 % des incidents sont d’origine humaine. Une mauvaise communication, une mauvaise gestion du stress ou une hésitation dans la prise de décision entraînent des erreurs que l’on pourrait éviter. Il est donc indispensable de permettre aux acteurs de la santé de se préparer aux situations à risque, d’apprendre de l’erreur et d’éviter qu’elle se reproduise », explique en préambule Pierre Rostini, directeur du Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence (CESU) de l’APHM. D’où l’intérêt de l’apprentissage par simulation, utilisé au CESU pour former les professionnels de santé de la région.
Cela fait plus d’un an maintenant qu’ils peuvent venir acquérir ou perfectionner ici des savoir-faire indispensables sur le terrain, en terminant leur apprentissage sur des robots. Car les situations proposées avec des mannequins adultes ou enfants reflètent des incidents rencontrés dans la réalité. Des accidents cardiaques ou des chocs allergiques en pleine intervention, des oedèmes qu’il faut maîtriser au mieux. Le simulateur est relié à une base informatique qui donne des informations aussi proches que possible de la réalité. Ce mannequin peut simuler toutes les défaillances du corps humain. « Le simulateur reproduit les réactions pathologiques du patient, il transpire, il ne respire plus, il convulse. Les professionnels s’entraînent en réalisant le geste qu’il faut », assure le Dr Michael Lejwi, réanimateur et enseignant à ses heures au CESU.
Apprendre à réaliser des gestes difficiles, tel l’intubation, est un objectif parmi d’autres. Le simulateur permet alors de s’exercer dans les mêmes conditions que la vie réelle. Comme dans les secteurs aéronautique ou nucléaire, cet apprentissage prépare à toute éventualité. Même l’intervention de la famille un peu trop pressante. « Grâce à des équipements de haute fidélité couplés à un système informatique et vidéo performants, nous sommes capables de mettre les apprenants en immersion totale et les confronter à des situations qu’ils redoutent tant », explique encore Pierre Rostini. Chaque séquence est enregistrée et analysée. « Le débriefing qui s’en suit permet aussi de diagnostiquer, analyser, corriger les erreurs afin qu’elles ne se reproduisent plus ou tout au moins, pour en atténuer les effets. »
Pour l’instant, cette formation n’a été dispensée qu’aux médecins et infirmiers des urgences mais elle doit bientôt se généraliser à l’ensemble des professionnels de santé, en région PACA et plus largement dans la zone euroméditerranée.
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