LES GÉNÉRALISTES font appel aux compétences du médecin de médecine physique et de réadaptation pour restaurer les fonctions déficientes et maintenir l’insertion familiale et/ou professionnelle de leurs patients. « Première possibilité : nous recevons des patients dont le diagnostic a déjà été posé : notre rôle est alors d’évaluer ses incapacités (limitation d’activité) et le handicap qui en résulte (restriction de participation à la vie sociale et professionnelle) et d’établir un programme de rééducation. Le patient est ensuite pris en charge soit en soins ambulatoires (par un kinésithérapeute en ville), soit dans une structure de médecine physique et de réadaptation, lorsque plusieurs professionnels de la rééducation sont nécessaires et au moins deux séances de rééducation quotidienne essentielles pour l’optimisation fonctionnelle », explique le Dr Patricia Ribinik (Gonesse). « Seconde possibilité : le diagnostic n’est pas posé et notre rôle est de rechercher certaines pathologies en fonction des incapacités et des limitations de l’activité observées. C’est alors que des thérapeutiques peuvent être proposées (traitement de la pathologie et mise en œuvre de la rééducation pour limiter les incapacités qui en résultent et restaurer les activités).
Enfin, si le patient se plaint non pas d’une perte de fonction, mais de douleurs chroniques (comme des lombalgies chroniques), nous pouvons agir à la fois en associant les traitements physiques (appareillage inclus) aux médicaments, et en proposant aux patients un apprentissage à l’autogestion de leur douleur, ainsi qu’un réentrainement à l’effort. Le but alors est de redevenir capable d’activités y compris professionnelles, malgré la douleur qui peut persister », poursuit le Dr Ribinik.
Dans le cadre du suivi aussi.
Si le patient a été hospitalisé et après un séjour dans une structure de médecine physique et de réadaptation, il poursuit son parcours de soins avec son médecin de ville : dans ce cas, le médecin de médecine physique et de réadaptation reste un interlocuteur privilégié (ou personne ressource) pour une nouvelle évaluation à intervalles réguliers : par exemple, à l’occasion d’une dégradation de l’activité de marche chez un patient hémiplégique dont l’origine peut être la spasticité liée à une arthrose. Ou, chez un paraplégique, pour faire le point sur le plan sphinctérien à l’occasion d’infections urinaires récidivantes… « Sur les pathologies stabilisées, une consultation annuelle ou tous les deux ans de contrôle chez le médecin de médecine physique suffit. En revanche, en cas de modification d’une situation fonctionnelle, un autre rendez-vous doit être pris », conclut le Dr Ribinik.
D’après un entretien avec le Dr Patricia Ribinik, spécialiste de médecine physique et réadaptation à l’hôpital de Gonesse et secrétaire générale de la SOFMER
Article précédent
La statique devient mouvement
Article suivant
Des relations se développent
Un handicap multiple et partagé
Des recommandations se préparent
Les robots de rééducation en cours d’évaluation
Une action scientifique et de formation
La statique devient mouvement
Quelles relations avec les généralistes ?
Des relations se développent
Un exercice majoritairement salarié
Évaluer et rééduquer la fonction
Un autre modèle de financement est-il possible ?
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique