L’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France recherche - non sans peine - des médecins et des pharmaciens pour compiler les données de santé de patients âgés de plus de 80 ans, médicalisés pour cause de fibrillation auriculaire non valvulaire.
Objectif : évaluer le rapport bénéfice/risque des nouveaux anticoagulants oraux (dabigatran, rivaroxaban et apixaban) par rapport aux AVK (traitement de référence) et prévenir les accidents thrombo-emboliques en améliorant le bon usage.
Une cohorte de 2 000 patients est nécessaire. Chargé du recueil et de l’analyse des données, le centre de pharmacoépidémiologie de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) souhaite que 500 à 600 médecins généralistes libéraux, coordonnateurs en EHPAD et pharmaciens intègrent le réseau de Pharmacovigilance régionale pour les sujets âgés (PRESAGE), créé pour l’occasion avec l’ARS et des autorités sanitaires.
Informations insuffisantes
Avec l’accord du patient, le professionnel, formé, doit retranscrire les données de santé sur le site Internet du réseau*. Il consigne tout changement de molécule ou suspicion d’éventuel effet indésirable lié au traitement. La déclaration est transmise aux autorités de pharmacovigilance franciliennes. Les données sont anonymisées, la CNIL a donné son aval fin 2014. Des résultats sont attendus en 2017.
En échange de ce travail de suivi, le professionnel reçoit 50 euros pour l’inclusion initiale du malade dans le réseau et 50 euros supplémentaires par an et par patient pour le suivi thérapeutique. Le réseau lui garantit aussi un retour d’informations sur chaque patient.
L’ARS peine à recruter. Pour l’instant, seuls 60 médecins généralistes et 40 pharmaciens sont volontaires. « L’enjeu est de clarifier une stratégie thérapeutique pour laquelle la littérature avance des informations insuffisantes, contradictoires, voire biaisées », insiste le Dr Dominique Bonnet-Zamponi, médecin gériatre à l’Observatoire des médicaments, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique d’Ile-de-France (OMEDIT) et à l’AP-HP. Elle tient à rassurer les professionnels sur le risque de stigmatisation : « C’est un travail valorisant pour le médecin puisqu’on se fonde sur des données de terrain. Il n’y a pas de mauvaise prescription puisqu’on ne sait pas quelle est la bonne ! »
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique