La désertification médicale n'épargne pas l'Île-de-France, malgré les 20 800 médecins de ville qui y exercent. L'URPS médecins libéraux a même tiré la sonnette d'alarme, la semaine dernière, sur la situation « catastrophique » de la région.
Le zonage de l'agence régionale de santé (ARS) confirme la désertification médicale francilienne, assure la Dr Valérie Briole, présidente de l'URPS ML. 62 % des habitants de la région se trouvent désormais dans une zone d'intervention prioritaire (ZIP, là où la situation est la plus tendue) et 34 % dans une zone d'action complémentaire. « En sept ans, les zones de désert ont été multipliées par neuf, ce qui fait de l'Île-de-France le premier désert de France métropolitaine, devant la région Centre Val de Loire », alerte la rhumatologue. L'URPS a fait ses calculs : il y a 3 742 médecins libéraux de moins qu'il y a dix ans dans la région, dont 1 821 généralistes. Les autres spécialités les plus touchées sont la dermatologie, la gynécologie, l'ophtalmologie et la rhumatologie.
Et cela ne devrait pas s'arranger dans l'immédiat. Alors que l'âge moyen de départ à la retraite est de 65,5 ans dans la profession, la moitié des praticiens libéraux franciliens a plus de 60 ans, et un quart a plus de 65 ans. D'ici à cinq ans, la région pourrait donc perdre 50 % de son offre libérale. Face à cette « hémorragie », l'URPS plaide pour des mesures de « bon sens », comme la suppression des cotisations retraite pour les médecins de plus de 65 ans qui veulent continuer à exercer et le soutien direct (économique, juridique, immobilier) des cabinets fragilisés par des départs. Elle demande l'ouverture de 300 postes d'internes supplémentaires en 2022 et de 500 lieux de stage libéraux d'ici à deux ans. Enfin, plutôt que des mesures coercitives, la Dr Valérie Briole préfère « élargir les critères des aides financières à l'installation », augmenter le tarif de la consultation à 50 euros, voire « majorer » temporairement les honoraires des médecins en zones sous-denses.
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