Le numérique s'ancre fortement dans l'environnement de travail et la pratique médicale : 92 % des médecins estiment que la place des technologies a fortement augmenté ces dernières années, selon une enquête* IPSOS réalisée pour l'Agence française de la santé numérique (ASIP), et présentée à la presse ce mardi.
Manque de formation
Sans surprise, 96 % des généralistes déclarent disposer d'un logiciel informatique pour la gestion de leurs patients et 86 % des spécialistes peuvent accéder au dossier patient informatisé (DPI) dans leur établissement. Mais seul un tiers des sondés s'estiment bien formés à l'utilisation de leur propre système ou logiciel informatique.
Le numérique a bouleversé les pratiques. Un praticien sur deux déclare utiliser des technologies digitales dans la relation régulière avec ses confrères. Et 63 % des médecins sondés affirment être des utilisateurs fréquents des outils numériques notamment pour accéder aux résultats d'analyse d'un patient (84 %) et transmettre les données d'un patient à un autre professionnel de santé (68 %). Las, seulement 16 % s'estiment bien formés pour échanger avec leurs confrères dans ce contexte.
Diminution des actes redondants
Interrogés sur leurs attentes, trois quarts des sondés estiment que le numérique doit permettre de « diminuer la redondance de certains actes ou examens médicaux ». 55 % des généralistes et 69 % des spécialistes espèrent une « amélioration de la coopération entre la ville et l'hôpital ».
Les praticiens pointent certains risques liés à l'explosion des outils numériques : 90 % des généralistes et 88 % des spécialistes s'inquiètent de la perte de confidentialité de certaines données et 71 % des médecins (toutes spécialités) estiment que le numérique peut aboutir à déshumaniser la relation médecin/patient. Enfin deux tiers des sondés considèrent que ces technologies n'engagent pas davantage leur responsabilité.
* Enquête réalisée par Internet auprès de 253 généralistes libéraux et 250 spécialistes hospitaliers (43 cardiologues, 36 diabétologues, 27 urgentistes, 37 pneumologues, 39 oncologues, 30 gériatres, et 38 pédiatres) entre le 11 et 23 janvier et selon la méthode des quotas.
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