Un spécialiste aux manettes du SML : le Dr Philippe Vermesch, 59 ans, stomatologue en secteur I à Saint-Raphaël (Var), a été élu pour trois ans président du Syndicat des médecins libéraux, à l'issue de l'assemblée générale statutaire de la centrale réunie à Orly le week-end dernier*. Il succède au Dr Éric Henry, qui avait pris ses fonctions en décembre 2014, et ne se représentait pas.
Membre du SML depuis une vingtaine d'années, où il a occupé de nombreuses fonctions (trésorier, secrétaire général adjoint et titulaire sous les présidences successives des Drs Cabrera, Jeambrun, Rua et Henry), le Dr Vermesch a franchi le pas début septembre en se déclarant candidat à la présidence. Fort de ses nombreux soutiens internes, il a obtenu 72 % des suffrages, devançant largement les Drs William Joubert (25 %) et Évelyne Chartier (3 %), deux médecins généralistes.
À l’instar de ses prédécesseurs, le stomatologue, qui exerce en cabinet de ville avec quatre assistantes, souhaite défendre à tout prix la médecine libérale « aujourd'hui décriée », au point que les jeunes « préfèrent le salariat ». La question des honoraires demeure cruciale, malgré les revalorisations conventionnelles. « Aux tarifs actuels, nous sommes en avant dernière position en Europe, il faut nous donner les moyens d'avoir un secrétariat », souligne le nouveau patron du SML. Le praticien souhaite que le futur gouvernement accorde vraiment la priorité à l'exercice libéral (quel que soit le secteur conventionnel) et « replace l'hôpital à sa juste place ».
De Fillon à Macron, un vent porteur ?
Le Dr Vermesch se définit comme quelqu'un de « carré, qui parle franc et n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat ». Dans le monde morcelé du syndicalisme médical, il est déterminé à faire entendre la voix du SML, « syndicat plein et entier, qui a été le premier à dire qu'il ne signerait pas la convention ». Une stratégie de refus que le spécialiste assume. « Nous ne sommes pas du tout pour l'instant dans une optique d'adhésion à la convention », assure-t-il, précisant que les avenants en discussion ne sont pas favorables à la profession.
Il évoque les inquiétudes des pédiatres dans le cadre du futur dispositif du médecin traitant de l'enfant ou, dans un autre registre, le mauvais coup porté aux radiologues à qui l'assurance-maladie pourra baisser unilatéralement les tarifs (selon un article du PLFSS 2017). À la tête du SML, le Dr Vermesch promet d'ici à février un « programme simple, succinct et original » qu'il présentera aux candidats à la présidentielle. Le syndicat polycatégoriel annonce déjà qu'il poursuivra le combat contre la loi de santé et défendra un « virage ambulatoire et numérique ».
Après seulement deux années de mandat, le Dr Éric Henry, président sortant, entend désormais concentrer ses efforts sur l'association Soins aux professionnels de santé (SPS) en souffrance. Le généraliste du Morbihan souhaite bonne chance à son successeur. « Philippe est un libéral pur et fier de l'être ! Il aura du boulot. Mais il y a une fenêtre de tir, le mot "libéral" est dans la bouche de tout le monde, de Fillon à Macron. »
Sans a priori défavorable sur ce changement de leader, la CSMF, qui a souvent eu un contact privilégié (et parfois rugueux) avec le SML, espère avoir des « relations suivies » avec son nouveau président.
Le nouveau président sera entouré de quatre secrétaires généraux : Dr Sophie Bauer, chirurgien (plateaux techniques) ; Dr Christine Bertin-Belot, homéopathe (médecin à expertise particulière) ; Dr William Joubert, généraliste (spécialité médecine générale) ; Dr Éric Tanneau, psychiatre (spécialités cliniques).
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