Observatoire régional de la BPCO

En Aquitaine, une collaboration fructueuse entre hospitaliers et libéraux

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Publié le 27/03/2018
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Comment faire travailler ensemble hospitaliers et libéraux ? Les pneumologues de la région Aquitaine engagés dans le projet Palomb n’auraient sans doute aucun mal à répondre à la question. Conduit depuis près de quatre ans, ce projet est un bon exemple d’une collaboration fructueuse entre pneumologues hospitaliers et libéraux, qui s’est concrétisée par la mise en place, début 2014, d’un observatoire régional de la BPCO. « Au départ, ce sont les libéraux qui ont été à l’origine du projet, en particulier le regretté Dr François Pellet, alors président de l’Association des pneumologues privés du Sud-Ouest, qui m’a contacté. C’est ensemble que nous avons décidé de lancer un projet d’envergure régionale qui réunirait les pneumologues du CHU de Bordeaux, des hôpitaux généraux et les pneumologues libéraux », indique la Pr Chantal Raherison-Semjen, coordinatrice scientifique du projet.

L’élaboration de l’observatoire a duré plus d’un an, avec des réunions hebdomadaires de travail entre les différents partenaires. « Nous souhaitions mettre en place un outil adapté, afin de faire évoluer les connaissances sur la BPCO. En France, actuellement, il existe peu de données épidémiologiques sur la prévalence et la prise en charge de cette maladie, tant en médecine générale qu’en médecine spécialisée. Et notre observatoire vise à décrire la population des patients atteints de BPCO pris en charge par les pneumologues, tous modes d’exercice confondus », se félicite la Pr Raherison-Semjen.

Tous les profils de patients

Ce projet permet à tout pneumologue de la région de recenser tous ses patients atteints de BPCO, de vérifier leur stade de sévérité, leur âge, leurs comorbidités et leur prise en charge, d’améliorer leur suivi, de connaître les recommandations médicales existantes pour la BPCO et de rationaliser les indications thérapeutiques. Enfin, il donne un accès facile au traitement plus global de la BPCO, à savoir la réhabilitation respiratoire, l’éducation thérapeutique, le sevrage tabagique.

Aujourd’hui, plus de 2 000 patients ont déjà été inclus dans l’observatoire. « Ce qui est intéressant, c’est d’avoir tous les profils de patients. Au CHU, nous avons souvent des cas un peu complexes, tandis que les libéraux ont des patients à un stade parfois très précoce », note la Pr Raherison-Semjen, chargée de valoriser au niveau scientifique les données recueillies au sein de l’observatoire. « Celui-ci est hébergé dans mon unité Inserm (université de Bordeaux), où je dispose d’un attaché de recherche clinique et d’un doctorant statisticien. Nous analysons les données, et nous présentons régulièrement nos résultats au comité scientifique, avec lequel nous échangeons de façon très fructueuse, poursuit la Pr Raherison-Semjen. Ce qui intéresse les libéraux, c’est d’avoir un retour sur les statistiques de leurs patients. Ils ne se contentent pas de fournir des données qui seront présentées par un hospitalo-universitaire qu’ils ne connaissent pas, et ils sont associés aux publications scientifiques. C’est une vraie collaboration à tous les niveaux. »

Entretien avec la Pr Chantal Raherison-Semjen, service des maladies respiratoires du CHU Bordeaux, Inserm/université de Bordeaux, Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (Isped)

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr