Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique

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Publié le 05/03/2025
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Délais d’attente trop longs, contraintes géographiques et financières mais aussi manque d’informations pour savoir vers qui se tourner… En 2025, plus de 50 % des femmes françaises continuent de renoncer ou de repousser leurs consultations gynécologiques, selon une étude de l’Ifop pour la plateforme de téléconsultations Qare.

Crédit photo : GARO/PHANIE

En France, plus d’une femme sur deux continue de sacrifier ou reporter ses consultations gynécologiques, selon une étude* réalisée par la plateforme de téléconsultations Qare en partenariat avec l’Ifop.

Si le renoncement aux soins gynécologiques a légèrement diminué depuis 2021, les chiffres restent tout de même préoccupants, avec 53 % des femmes ayant renoncé à leur suivi gynécologique, contre 57 % en 2021. Les principales raisons évoquées par les femmes interrogées sont les délais d’attente trop longs (39 %) – en progression de 3 % par rapport à 2021 –, la charge professionnelle et familiale (25 %) ainsi que le mal-être lié au rapport au corps (23 %).

Les jeunes femmes y renoncent davantage

De nouveaux freins sont aussi en progression : l’éloignement géographique (19 % contre 14 % en 2021) et les difficultés financières (16 % contre 11 % en 2021) figurent parmi les causes secondaires de renoncement. « Au cours des 12 derniers mois, ce sont 26 % des femmes qui déclarent avoir renoncé ou repoussé un soin gynécologique pour des raisons financières. [Cette] tendance s’observe principalement chez les moins de 35 ans (34 %) », précise l’étude.

À noter que les femmes de moins de 35 ans sont les plus concernées par le renoncement aux soins gynécologiques : 61 % d’entre elles ont reporté ou annulé une consultation, contre 50 % des femmes de 35 ans et plus.

Les consultations de contrôle et de dépistage, grandes sacrifiées

Même si la tendance est à la baisse, les soins le plus souvent sacrifiés sont les consultations de contrôle et de dépistage, avec 70 % des femmes interrogées déclarant y avoir renoncé (contre 76 % en 2021). Les dépistages d’infections (21 %) et les demandes d’informations sur la contraception ou la ménopause (20 %) sont également concernés par le renoncement aux soins. Point positif toutefois, ces résultats sont stables par rapport à 2021.

Autre enseignement de l’étude : 32 % des femmes ayant renoncé à un soin gynécologique affirment ne pas savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’aide.

Face à ces difficultés, la téléconsultation progresse et s’impose comme une alternative complémentaire aux consultations classiques. Près d’un tiers des femmes ont déjà utilisé ce service (+ 4 points par rapport à 2021) et, parmi elles, 80 % se disent prêtes à l’adopter pour des motifs gynécologiques, notamment pour un renouvellement d’ordonnance, une prescription ponctuelle ou l’interprétation de résultats médicaux, en parallèle de leur suivi habituel. Parmi les femmes n’ayant jamais téléconsulté, 57 % se disent prêtes à envisager ce mode de consultation.

* sondage réalisé en février 2025 par l’Ifop pour Qare, sur un échantillon de 1 003 femmes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française, et structuré selon la méthode des quotas


Source : lequotidiendumedecin.fr