En voilà une qui est tombée dans la marmite quand elle était petite. Le propre père de Mariane Guyon était généraliste avant elle. Autant dire que c'est vraiment en connaissance de cause que la jeune femme s'est lancée à son tour. Familière qu'elle était du fonctionnement du cabinet paternel : une installation à l'ancienne, dans le prolongement de la maison avec l'épouse qui gérait compta et secrétariat… « J'ai vu l'envers du décor avant de faire mes études, » confirme-t-elle.
Dans le parcours professionnel de Mariane, le père aura donc été un exemple. Il a même été son maître de stage lorsqu'elle était encore externe. Nul doute que cette figure tutélaire aura compté dans son orientation. Mais les stages qui suivirent, au contact d'autres généralistes, la confortèrent dans ce choix. Et aux ECN, Mariane a eu le choix de sa spécialité. Elle avoue avoir eu une toute petite hésitation avec la gynéco. Mais c'est bien la médecine générale qui l’a emportée !
Comme papa ? Pas vraiment. Car sa future installation ne se fera ni à proximité de son lieu de vie et certainement pas en solo. Trop compliqué, trop invasif… Bref impensable ! Professionnellement plus mobile, la généraliste, née à Bourg-en-Bresse en 1989, a quitté l'Ain pour rejoindre son conjoint en Haute-Savoie. Et pas question de reproduire les fonctionnements d'antan. Dans un petit clin d'œil, la Dr Guyon précise qu'elle se voyait mal demander à son compagnon d'assurer son secrétariat, sa compta, etc.
Découvrir le métier en plusieurs étapes
Également formée à l'hypnose, elle est aujourd'hui collaboratrice au sein d'un cabinet de groupe de cinq médecins en Savoie. Elle prépare en parallèle un diplôme universitaire de philosophie de la médecine.
Mais avant d'arriver à Entrelacs, Mariane a expérimenté divers modes d'exercices. En piochant dans la pratique des uns et des autres, elle s'est constitué une idée de l'installation idéale. Quittant l'Ain, elle perdait aussi son réseau, ses contacts. Finalement, c'est au détour d'un remplacement de congé de maternité au sein du cabinet de groupe d'Entrelacs que la généraliste se voit proposer une collaboration. Depuis, au sens propre et figuré, la Dr Guyon prend la place successivement de ses autres confrères un jour par semaine. L'ambiance, les locaux, l'environnement, la qualité du secrétariat, le relationnel avec les confrères, avec la patientèle attachante, tout concorde à renforcer son enthousiasme initial.
Visiblement, l'irruption du Covid-19 – avec la téléconsultation, le port de masques et de blouses : « Moi qui m'étais pourtant juré de ne jamais en porter ! » n'a pas eu raison de son choix de carrière. Son intégration au sein d'un cabinet de groupe, déjà bien huilé, n'a pas généré une énorme mise de fonds. Sa collaboration s'effectue sur le mode d'une rétrocession des honoraires et va se transformer bientôt en association. Des perspectives qui ne peuvent que réjouir la bienheureuse généraliste qui se plaît à souligner que « médecin généraliste, c'est être le spécialiste du patient ! ».
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