À Cannes, les cadres de la CSMF ont exprimé leur appréhension, parfois leur colère. Nombre de généralistes et de spécialistes se disent déstabilisés par les discours de Marisol Touraine exclusivement destinés à l’hôpital. « La ministre a répété que l’hôpital constitue l’épine dorsale du système de soins », s’agace le Dr Hervé Le Néel, généraliste à Rennes et président de l’URPS Bretagne. « L’hôpital veut gérer la permanence des soins la nuit, commence à s’occuper de centres et de maisons de santé dans certaines régions, nous devons rester très vigilants », commente un généraliste mayennais.
Chez les spécialistes libéraux, même discours préoccupé. Stigmatisés pour leurs dépassements, surchargés de travail dans les secteurs où la démographie est fragile, les spécialistes ont l’impression d’être oubliés des pouvoirs publics. Ils s’inquiètent de leur place, demain, dans un parcours de soins revu, corrigé et protocolisé. Quant aux revenus, « on nous montre du doigt mais l’évolution de nos tarifs n’a pas suivi le coût de la vie depuis 10 ans, râle le Dr Dominique Engalenc, ORL à Bourges. Et le taux de dépassements est de 30 % dans ma région du Centre ». Généralistes comme spécialistes, tous expriment la même peur : ne pas trouver de successeur.
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