Jamie Merrett, 37 ans, tétraplégique après un accident de la route en 2002, dépendant d’un appareil respiratoire, n’avait pas confiance dans les infirmières que le service de santé britannique (National Health Service) lui envoyait. Il avait adressé au NHS des mails évoquant plusieurs erreurs commises, sans obtenir de réponse. Alors, en janvier 2009, il avait fait installer une caméra, à l’insu des soignantes, au-dessus de son lit.
Quelques jours plus tard, son état allait s’aggraver. Aujourd’hui, il ne peut plus parler ni utiliser les appareils à activation vocale, ni se déplacer en fauteuil roulant. Les images de la caméra montrent l’infirmière en train d’éteindre par erreur l’appareil respiratoire, puis paniquant, incapable de le remettre en marche ou d’utiliser correctement l’équipement de réanimation ; il faudra 21 minutes avant que les auxiliaires appelés en renfort réussissent à faire redémarrer la machine. Un trop long moment : des lésions cérébrales irréversibles sont intervenues, ne laissant au patient qu’une capacité mentale très limitée.
La parole est maintenant aux avocats. Deux ans après, la famille attend toujours un aveu officiel. L’infirmière a été suspendue. Une enquête a été ouverte et a montré que l’agence employant la soignante n’avait pas de système approprié pour vérifier si son personnel avait reçu la formation nécessaire au maintien d’appareils respiratoires. Tout sera fait, déclare-t-on, pour qu’un tel problème ne puisse pas se reproduire.
Peut-être la possibilité d’une caméra cachée chez les patients gravement atteints accélérera-t-elle la formation des personnels. Un mal pour un bien.
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