Le reste à charge zéro « sans augmenter le prix des mutuelles »

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Publié le 25/03/2022
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Juin 2018, s'ouvre le congrès de la Mutualité Française à Montpellier où est attendu le Président de la République. C'est une Agnès Buzyn, toute sourire, mains jointes, qui invite tout le monde à rejoindre la photo de famille de la signature de l'accord sur le « reste à charge zéro » sur les soins dentaires, optiques et audioprothétiques, promesse phare du programme d'Emmanuel Macron. En coulisses, les négociations du « 100% santé » ont été menées au pas de charge par Nicolas Revel, le directeur de la Cnam et proche du Président, pour la partie dentaire, et par Mathilde Lignot-Leloup, directrice de la Sécurité sociale au ministère pour l'optique et l’audioprothèse, avec les professionnels, les fabricants et les financeurs. Coût : un milliard d'euros payés au trois-quarts par l'Assurance-maladie, le reste étant à la charge des complémentaires.

Ainsi, en moins d'un an, l'objectif de campagne peut être affiché comme tenu, quitte à étaler sa mise en œuvre jusqu'en 2021. Pourtant, à Montpellier, les représentants des complémentaires rechignent à figurer sur la photo. Et pour cause, le gouvernement leur a fait promettre de ne pas répercuter le prix de la réforme sur les cotisations. Promesse écornée quelques mois plus tard par les intéressés qui se feront remonter les bretelles lors d'une convocation mémorable à l'Élysée. Depuis, selon le dernier bilan publié par le ministère en janvier, 10 millions d'assurés ont bénéficié de la réforme : la vente d'audioprothèses a explosé et la moitié des prothèses dentaires sont désormais sans reste à charge. Seul le secteur de l'optique se fait tirer l'oreille. Et le coût des contrats a continué à augmenter. 


Source : Le Quotidien du médecin