« Je me sens libéré, délivré », se réjouit le Dr Jean Méheut-Ferron, joint par « Le Quotidien » ce jeudi midi. Frappé d'interdiction d'exercice depuis fin novembre 2019, le généraliste va pouvoir reprendre son activité dès demain, 6 mars, comme vient de l'y autoriser la chambre d'instruction de la cour d'appel de Rouen. Après une audience « moins tendue » que ce qui était redouté, le verdict positif d'autorisation à reprendre son activité est tombé en fin de matinée. Mercredi, le médecin nous avait accordé un entretien, où il exprimait son incertitude totale.
Le praticien de 65 ans, installé à Angerville-la-Martel (Seine-Maritime), a été mis en examen en novembre 2019 pour administration de substance nuisible ayant entraîné la mort de personnes vulnérables, sans intention de la donner. Cinq personnes âgées suivies à domicile sont décédées après l'utilisation de l'Hypnovel (midazolam), une molécule réservée à l'usage hospitalier.
Générosité des confrères
Lors de l'audience, confie le médecin, « j'ai expliqué que je souhaitais reprendre car c'est ma source de vie. J'ai aussi indiqué aux juges que, financièrement, j’ai réussi à tenir pour diverses raisons, grâce notamment à la générosité des médecins. Mais ce sont bien les patients qui en font les frais », raconte-t-il.
Après trois mois d'inactivité, le généraliste ne cache pas une certaine appréhension pour cette reprise. « Il faut reprendre le rythme, les réflexes. Mais je suis très content et il faut y aller », dit-il.
Alors que son horizon se dégage, en attendant son procès pénal, le généraliste espère déjà que « les médecins généralistes pourront rapidement acquérir l'usage du midazolam » et que « les jeunes pourront se lancer dans les soins palliatifs à domicile ».
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