Mis en examen en 2015 pour viols et agressions sexuelles sur plusieurs ex-patientes, un gynécologue d'Arras (Pas-de-Calais) a été radié de l'Ordre des médecins, selon une décision consultée par l'AFP, dont le praticien a fait appel.
Le Dr Bernard Henric, qui exerce depuis 1993, a interdiction depuis sa mise en examen en novembre 2015 de pratiquer la gynécologie. Mais il effectue encore des consultations en endocrinologie et diabétologie, ses spécialités. Le médecin arrageois, qui « continue de maintenir qu'il est innocent » a fait appel de la décision, qui aurait sans cela pris effet le 1er avril, a indiqué à l'AFP son avocat, Frank Berton, évoquant un « règlement de comptes interne à l'Ordre des médecins ».
Un « comportement purement déviant »
La chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins des Hauts-de-France a entendu six ex-patientes témoignant de pénétrations ou de touchers vaginaux, plusieurs évoquant « des mouvements de va-et-vient » effectués par le praticien avec ses doigts, est-il écrit dans la décision rendue jeudi, repérée par 20 Minutes. « Les données acquises de la science n'autorisent nullement de telles pratiques qui revêtent, en l'espèce, un caractère purement sexuel », est-il indiqué dans la décision.
Le praticien a, « par son comportement purement déviant, abusé de l'autorité que confère la fonction de médecin », est-il ajouté. L'Ordre des médecins souligne en outre que le médecin, inscrit au tableau de l'Ordre « en tant que spécialiste en endocrinologie, diabète et maladie métabolique », s'est « trompeusement » prévalu de la qualité de gynécologue, n'ayant obtenu aucun des diplômes requis.
Les plaintes sont « au nombre de 70 à ce jour », a assuré lors de l'audience du 9 février le Dr Francis Meurin, président du conseil départemental de l'Ordre des médecins, selon l'arrêt de la chambre disciplinaire. Un chiffre « complètement fantaisiste », réplique Frank Berton. Contacté par l'AFP, le parquet de Béthune n'avait pas répondu vendredi en fin d'après-midi.
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