Édouard Philippe peut souffler. À l'issue mardi 18 octobre d'un interrogatoire de première comparution, les trois juges de la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) ont placé l'ancien Premier ministre sous le statut intermédiaire de témoin assisté, pour mise en danger de la vie d'autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, a indiqué samedi 22 octobre une source proche du dossier. Les magistrats envisageaient initialement de le mettre en examen, mais ont finalement estimé qu'ils n'avaient pas, à ce stade, réuni les indices graves ou concordants nécessaires pour engager des poursuites.
S'il n'est pas mis en examen ultérieurement, Édouard Philippe ne pourra pas être renvoyé devant la formation de jugement de la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l'exercice de leurs fonctions. Sa convocation devant la CJR avait été annoncée pour le 24 octobre mais l'interrogatoire a été avancé d'une semaine.
Le maintien des municipales questionné
L'ex-Premier ministre (2017–2020) se voit reprocher par certains de ne pas avoir ordonné de mesures de protection en faveur du personnel soignant et des travailleurs exposés, ni d'avoir anticipé l'épidémie malgré les alertes. Selon Le Monde, il devait également s'expliquer sur le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars 2020 alors que les contaminations s'intensifiaient, et sur l'activation tardive de la cellule interministérielle de crise (CIC) le 17 mars. « Je conteste vigoureusement les incriminations qui me sont reprochées », avait assuré le 9 octobre au Parisien le maire du Havre.
Les magistrats de la CJR, qui enquêtent depuis le 7 juillet 2020 sur la gestion gouvernementale de la crise, ont mis en examen en septembre 2021 Agnès Buzyn, ministre de la Santé entre mai 2017 et février 2020, pour mise en danger de la vie d'autrui. Ils l'ont en revanche placée sous le statut de témoin assisté pour abstention volontaire de combattre un sinistre.
Olivier Véran pas encore entendu
« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade », avait-elle déclaré au Monde le 17 mars 2020 au sujet du processus électoral, alors que la France se confinait.
L'ex-ministre de la Santé Olivier Véran, aujourd'hui porte-parole du gouvernement, est également visé par cette instruction mais n'a pas encore été entendu. « Sur les masques, nous nous sommes trompés, ni plus ni moins », a-t-il reconnu en septembre à la sortie d'un livre, présentant ses « excuses ». Le chef de l’État, Emmanuel Macron, est lui irresponsable pénalement des actes réalisés dans l'exercice de ses fonctions.
(Avec AFP)
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