"La situation" de médecin de l'accusé et "le grand nombre de ses victimes" pourraient valoir en fin de semaine au Dr André Hazout une peine sévère. C’est en tout cas ce qu’a requis mercredi l’avocat général de la Cour d’Assises de Paris à l’encontre du gynécologue accusé de viols et d'agressions sexuelles sur des patientes.
Annie Grenier, a demandé à la cour de prononcer la culpabilité du médecin pour viols et agressions sexuelles sur six patientes estimant que "la juste peine" pour ces faits était de douze ans de réclusion criminelle, et en tout cas, pas moins de dix ans, peine plancher pour une condamnation criminelle.
Dans cette affaire, "le désir de l'un l'a emporté sur la faiblesse de l'autre", a résumé la représentante du ministère public pour qui le gynécologue a abusé de son autorité de praticien et de son "ascendant psychologique" face à des patientes "dans un état de vulnérabilité".
Les excuses de l’Ordre de Paris
La veille, l’accusé avait pour sa part tenté de minorer les faits : "J'ai reconnu les faits d'agressions sexuelles, mais je maintiens que je n'ai violé personne". La fin du procès Hazout a été marqué aussi par le mea culpa des représentants du Conseil de l'ordre des médecins. "Je suis personnellement effondré devant un dossier comme celui-là. Je ne peux pas comprendre ce qui s'est passé", a expliqué le Dr Jean-Luc Thomas, actuel secrétaire général du conseil départemental de l'ordre des médecins de Paris. "Il y a eu un traitement catastrophique de ce qui aurait dû être considéré comme des plaintes. Ce n'est pas à la patiente de savoir si des faits sont contraires ou non à la déontologie (...) on aurait dû s'autosaisir", a-t-il dénoncé en expliquant que l'ordre parisien suit 24.600 médecins et enregistre quelque 450 plaintes par an dont 1 ou 2 à caractère sexuel. Sollicité par l'avocat de l'une des plaignantes, il ajoute: "Si ces patientes attendent des excuses du Conseil de l'ordre, je les présente sans aucun problème." "Mais", ajoute-t-il, nous avons tout mis en place en 2008 pour que cela ne puisse plus arriver". "J'assume une mauvaise gestion et je le regrette", a déclaré à la barre Hervé Boissin, ex-secrétaire général de l'ordre de Paris de 2004 à 2007.
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