Explosion des arrêts maladie : « On veut comprendre, c'est du fric qu'on ne va pas mettre ailleurs », recadre Aurélien Rousseau

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Publié le 03/10/2023

Crédit photo : Sébastien Toubon

Invité du « Grand entretien » de France Inter ce mardi, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a assumé le contrôle renforcé des arrêts maladie, un poste en hausse de 30 % depuis dix ans et qui ont représenté une dépense de 16,3 milliards d’euros en 2022 (+ 8 %).

Le successeur de François Braun confirme la décision de limiter à trois jours les arrêts prescrits en téléconsultation (sauf exceptions lorsqu'ils proviennent du médecin traitant du patient). Quant aux médecins surprescripteurs d'IJ, le ministre de la Santé réfute l'idée de « vouloir mettre sous surveillance les médecins qui donnent trop d'arrêts de maladie ». Mais il assume, là encore, de vouloir juguler les dérives. « Quand il y a 7 % d'arrêts maladie de plus sur une année, on veut voir ce qu'il se passe et comprendre ce qu'il se passe, s'est défendu le ministre. Car c'est +7 % d'arrêts maladie qu'on paie, c'est du fric qu'on ne va pas mettre ailleurs dans le budget de la Sécurité sociale ».

Pas de mise à l'index

Dans le cadre de cette stratégie de maîtrise des dépenses d’arrêts de travail, les médecins libéraux sont-ils mis sous tutelle ? Aurélien Rousseau s'en défend fermement. « Aujourd'hui, l'Assurance-maladie regarde ceux qui sont à "fois trois" voire à "fois quatre" par rapport à la moyenne. C'est le médecin-conseil qui discute avec eux car ils peuvent avoir une patientèle particulièrement difficile ». « Il n'y a pas de stigmatisation ou de mise à l'index », plaide-t-il.

Source : France Inter

La hausse des franchises viendra dans le débat…

Interrogé sur le doublement des franchises sur les médicaments et les consultations – mesure qui ne figure pas explicitement dans le PLFSS à ce stade – Aurélien Rousseau a admis que cette piste d'économies n'était pas enterrée. « On a dans le paysage toute une série de mesures et on en discutera au Parlement », a-t-il éludé, rappelant la nécessité de faire 3,5 milliards d'euros d'économies l'an prochain.La hausse des franchises est ainsi « une des pistes sur la table ». « Ces franchises, si la mesure est décidée, seront sur les médicaments et les consultations, avec un plafond de 50 euros sur les deux », a-t-il précisé.

Lors de l'entretien, le ministre de la Santé est enfin revenu sur le recours accru à des professionnels non-médecins afin de lutter contre la désertification médicale. Le PLFSS prévoit à cet effet d'autoriser la délivrance sans ordonnance de certains antibiotiques par les pharmaciens, après la réalisation de tests rapides d'orientation diagnostique (Trod). « Le cœur du cœur, c'est l'organisation entre les différents professionnels de santé en fonction de leur compétence », a-t-il résumé, même si cet élargissement est décrié par une partie de la profession médicale.


Source : lequotidiendumedecin.fr