Deux décès de trop en 2016 : la maternité de Decazeville fermée

Publié le 03/07/2017

La maternité de Decazeville (Aveyron), où une mère et son nouveau-né étaient décédés en octobre 2016, n'est plus autorisée à pratiquer des accouchements et sera transformée en "centre périnatal", a annoncé lundi l'ARS Occitanie. Le parquet de Rodez avait ouvert mi-octobre une information judiciaire après les deux décès survenus dans la nuit du 5 au 6 octobre 2016, l'autopsie ayant détecté un hématome rétro placentaire sans en identifier la cause. Les accouchements étaient suspendus depuis cette date dans la maternité.

La directrice générale de l'ARS Occitanie Monique Cavalier a indiqué lors d'une conférence de presse à Montpellier avoir été "conduite à retirer l'autorisation d'obstétrique" à cette maternité qui fait partie du Centre Hospitalier du Nord Aveyron. "Cette décision n'est pas une surprise", a-t-elle commenté, soulignant notamment que la Commission spécialisée de l'organisation des soins (CSOS) s'était prononcée la semaine dernière en faveur du retrait de cette autorisation "constatant comme nous l'avons tous fait que les conditions de sécurité requises n'étaient pas remplies notamment concernant la présence des spécialistes médicaux". "L'objectif de sécurité doit être majeur", a-t-elle martelé à l'adresse des opposants à la fermeture.

Les femmes qui accouchaient à Decazeville (7.000 habitants, un bassin médical de 70.000 personnes et 271 accouchements en 2015 dans cette maternité) devront désormais être prises en charge à Villefranche-de-Rouergue ou Rodez. Leur temps de transport ne sera pas supérieur à 45 minutes, assure l'ARS.

Située dans un ancien bassin minier à environ 35 km au nord-ouest de Rodez, la maternité de Decazeville est un emblème de la lutte contre les déserts médicaux: elle a été menacée de fermeture à plusieurs reprises depuis près de 20 ans. Un précédent projet de la transformer en centre périnatal avait suscité une vive mobilisation de la population et la maternité avait alors vu son autorisation d'activité renouvelée pour cinq ans par l'ARS, en mai 2016. 


Source : lequotidiendumedecin.fr