Comment qualifier l’année 2015 pour les généralistes ?
Béchir Chebbah. Comme on dit, c’est une année « flat ». Si on comparait les deux échantillons de généralistes de l’UNASA 2014 et 2015, on constaterait même une chute de bénéfices de l’ordre de 0,7 %, conséquence de la faible augmentation du chiffre d’affaires et d’une croissance des cotisations sociales et de la CSG. En revanche, à population identique – si l’on retient les généralistes qui étaient déjà adhérents en 2014 – on relève une progression de 2,6 % du chiffre d’affaires, avec un bénéfice de +1,2 %. La perte en ligne rejoint, là aussi, la hausse des cotisations sociales du médecin.
Cette croissance des charges, c’est une tendance de fond ?
B.C. Oui, tout à fait. Ces dernières années, on constate que la hausse de ces charges ne s’est pas stabilisée. Un constat qui vaut pour les autres professions de santé. Ainsi des kinés par exemple : + 3,5% en chiffre d’affaires l’an passé, mais + 2,7% en bénéfices. La tendance est haussière. Si l’on regarde les quinze dernières années dans les professions de santé, on relève depuis 2012 une activité relativement stable, mais le résultat décroche par rapport aux recettes.
La baisse des effectifs en médecine générale explique-t-elle que, malgré tout, l’activité des généralistes se maintienne ?
B.C. Les besoins de santé n’ont globalement pas diminué alors que la démographie est à la baisse. Donc, l’activité se reporte mécaniquement sur ceux qui restent. On voit bien que les généralistes que nous rencontrons ne touchent plus terre. Ils ont tendance à rallonger leurs horaires, augmenter leur temps de travail et ils prennent des remplaçants, lesquels enregistrent, d’ailleurs, une activité en assez forte hausse.
Que dire de 2015 pour les autres libéraux ?
B.C. Pour les autres disciplines médicales, on est plutôt sur un plateau avec également une faible croissance du chiffre d’affaires et des charges qui continuent à augmenter. D’où, pour la plupart, un même décrochage observé entre évolution du chiffre d’affaires et du résultat. Hors santé, la situation est contrastée. Les professions liées à l’immobilier (agents commerciaux, notaires…) se redressent, celles liées au bâtiment (architecte…) pas encore.
« Sur les charges, la tendance est haussière »
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique