C’est une des grandes nouveautés de la rentrée : le DES de pédiatrie va passer de 4 à 5 ans. « Cela fait 18 ans que nous demandions cette année supplémentaire pour la formation de nos internes. Et nous sommes heureux d’avoir pu être entendus dans le cadre de cette réforme du troisième cycle des études médicales », se félicite le Pr Olivier Claris, président des sections médicales du CNU santé, chef du service de néonatalogie et président de la CME des Hospices civils de Lyon.
Pour lui, une première urgence est d’augmenter le nombre de pédiatres en France. « Les enfants y représentent 22 % de la population. La France ne compte qu’un pédiatre pour 6 800 enfants, alors que la moyenne européenne est de 1/2 100 à 2 200. Entre 2007 et 2012, on a enregistré une hausse de 12 % aux urgences générales, contre 25 % pour les urgences pédiatriques. Cela montre qu’il y a un vrai besoin de pédiatres dans notre pays ».
Un maillage cohérent sur le territoire
La spécialité compte aujourd’hui trois grandes modes d’exercice. « Il y a d’abord la pédiatrie ambulatoire et communautaire. C’est l’exercice de base. Il est utilisé en premier recours quand les enfants viennent directement voir le pédiatre et en deuxième recours quand ils sont adressés par le généraliste. Ensuite, la pédiatrie en hôpital général joue, elle, un rôle essentiel dans les territoires de santé. C’est une voie de recours pour les généralistes ou les pédiatres de ville. Enfin, la pédiatrie hospitalo-universitaire représente un outil de proximité et joue aussi un rôle d’expertise et de centre de référence », détaille le Pr Claris.
Un des objectifs des responsables de la spécialité et des tutelles est d’assurer un maillage pédiatrique du territoire le plus large possible. « Pour éviter un embouteillage des CHU et des CHG, il faut s’efforcer de prendre en charge tout ce qui peut l’être en ambulatoire. Et un des moyens d’y parvenir est d’assurer une bonne formation polyvalente à tous les pédiatres, quel que soit leur mode d’exercice. C’est pour cette raison que nous avons plaidé pour que notre maquette passe de quatre à cinq ans. L’objectif est que, à l’issue de ce nouveau DES de cinq ans, tous les pédiatres soient capables d’avoir d’emblée une activité de pédiatres ambulatoires ou en CHG », souligne le Pr Claris.
Exergue 1 : « Tous les nouveaux pédiatres doivent être capables d’assurer une activité ambulatoire et en CHG »
« Il est également nécessaire de mieux articuler les soins ambulatoires avec l'hôpital et les soins spécialisés. C’est pourquoi nous avons défendu la reconnaissance de surspécialités pédiatriques à vocation ambulatoire, comme la neurologie, la pneumologie, la gastro-entérologie et l’endocrinologie, explique-t-il. Seules les deux premières ont été actuellement retenues comme option au cours du nouveau DES, mais nous continuerons à argumenter pour la reconnaissance des deux dernières ».
Maîtrise des compétences
La nouvelle maquette sera découpée en trois phases : une phase socle, une phase d’apprentissage et une phase de consolidation. « L’accent sera mis sur l’acquisition des connaissances mais aussi sur la maîtrise des compétences. Sur ce point, nos collègues européens, en particulier les Anglais ou les Belges, sont en avance sur nous. Il faut que nous fassions évoluer notre formation. Nous devons être exigeants sur le corpus de connaissances de chaque pédiatre mais aussi sur la maîtrise du raisonnement et de l’utilisation de ces connaissances pour une démarche diagnostique et thérapeutique », souligne le Pr Claris.
Exergue 2 : « Les difficultés techniques n’empêcheront pas les internes de valider leur maquette »
Le Pr Claris reconnaît que la mise en place de la nouvelle maquette, dès ce mois de novembre, va parfois se heurter à quelques difficultés techniques. « Il faut gérer la conjonction de deux DES, l’ancien et le nouveau. Cela peut poser des problèmes d’organisation dans certains endroits. Je suis aussi conscient que certains internes risquent d’être lésés, notamment qui s’étaient gardés pour leur quatrième année certains stages qu’ils ne pourront peut-être pas pouvoir faire. Mais je tiens à dire que tout le monde pourra valider sa maquette ».
D’après un entretien avec le Pr Olivier Claris, président des sections médicales du CNU santé et chef du service de néonatalogie et président de la CME des Hospices civils de Lyon.
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