Une femme médecin homosexuelle du Groupement des hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille (GHICL) a dénoncé hier, mercredi 3 décembre, devant le Conseil de prud’hommes de Lille, via son avocate, des faits de discrimination et de harcèlement à caractère homophobe. Elle reproche par ailleurs leur inaction à certains représentants de la direction de l’établissement.
Selon SOS homophobie, qui a pris part à la procédure, c’est la première fois que l’association « porte la parole d’une victime d’homophobie sur son lieu de travail devant une instance prud’homale ». « Généralement, les victimes d’homophobie n’agissent pas devant les prud’hommes par peur des représailles ou d’un licenciement », a affirmé Romain Dumont, représentant de l’association à l’audience.
Médecin d’une cinquantaine d’années, la plaignante, qui était absente à l’audience pour des raisons médicales, a été embauchée en 2006 à hôpital Saint-Philibert à Lille en tant que médecin réanimateur et est désormais en charge de la néphrologie.
Les faits de discrimination débutent en 2011 quand la plaignante pointe « de graves dysfonctionnements au sein du service de réanimation, ce qui a déplu à la direction qui y a vu une remise en cause du personnel hospitalier », selon Romain Dumont, pour qui, dans cette affaire « l’homosexualité est un instrument pour éjecter la plaignante de l’hôpital ».
Un tag homophobe, une lettre anonyme...
L’avocate de la plaignante et SOS homophobie rapportent plusieurs faits de harcèlement et de discrimination « à caractère homophobe » : des « ragots colportés sur son homosexualité », un tag « PD » sur le véhicule de sa compagne, une lettre anonyme, mais aussi un « sabotage » présumé de son matériel médical pour « la pousser à la faute ».
« Il y a des faits qu’on ne réfute pas, comme l’inscription ”PD” sur la vitre d’un véhicule et la lettre anonyme », affirme le directeur général du GHICL, Laurent Delaby, qui assure avoir condamné fermement ces faits auprès des salariés.
Mais la plaignante « dénonce d’autres faits, comme des dégradations de matériel, pour lesquels on a mené des enquêtes internes qui n’ont rien établi », ajoute Laurent Delaby, pour qui la saisie des prud’hommes est, selon lui, liée au refus de l’hôpital à nommer la plaignante chef de service. De son côté, l’avocat du GHICL, Thierry Doutriaux, parle d’une « procédure abusive ». Le conseil de prud’hommes a mis son jugement en délibéré au 25 mars.
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »