Une information judiciaire a été ouverte le 15 mai après une plainte de professeurs de médecine pour harcèlement moral au travail visant l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), a appris l'AFP lundi 19 mai 2025, de source proche du dossier, confirmée par le parquet de Paris.
Cette ouverture d'enquête, confiée à un juge d'instruction, fait suite à la plainte déposée le 12 mars par plusieurs PU-PH qui dénoncent le « dévoiement de procédures disciplinaires » à leur encontre afin, selon eux, de les évincer, et le risque de suicide associé à ces pratiques, selon une source proche du dossier.
Politique interne et guerre de chefferie
Selon cette source, les plaignants dénoncent un « harcèlement moral institutionnel » et affirment avoir été la cible de procédures disciplinaires pour des raisons de politique interne, de succession de chefferie, ou en représailles à des alertes sur les conditions dégradées de travail ou sur des comportements déviants.
L'un des plaignants a été relevé de ses fonctions de chef de service et interdit d'accès à l'hôpital où il travaillait, ce qui met en péril le suivi de ses patients, selon des éléments du dossier dont a eu connaissance l'AFP.
« Le parquet a pris la mesure de la gravité des propos et comportements signalés, beaucoup étant susceptibles de relever d'un fonctionnement systémique », a réagi auprès de l'AFP leur avocate, Me Christelle Mazza.
Dans les méthodes de management qu'ils disent avoir subies, les plaignants constatent certaines similitudes avec l'histoire du Pr Jean-Louis Mégnien, ce médecin cardiologue de 54 ans, qui s'était jeté par la fenêtre du 7e étage de l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) en décembre 2015. En novembre 2023, l'AP-HP, jugée en tant que personne morale, avait été condamnée à une amende de 50 000 euros pour harcèlement moral.
Stratégie de défense
L'AP-HP a réfuté mardi 20 mai ces accusations . « L'AP-HP ne dispose à ce stade d'aucune information directe sur le contenu de la plainte ou l'identité des plaignants », a indiqué le CHU à l’AFP. « Pour autant », les éléments évoqués publiquement par l'avocate des plaignants « nous laissent supposer que ces derniers pourraient être des médecins qui ont fait l'objet de procédures internes ayant conduit à des mesures administratives (retrait de fonctions de chef de service), disciplinaires ou même pénales », a poursuivi l'AP-HP.
L’hôpital, dirigé par Nicolas Revel, « en l'état actuel de [c]es informations, n'exclut pas que ces poursuites pénales (...) procèdent en réalité d’une stratégie de défense mise en place par des personnes précisément mises en cause pour des faits de harcèlement dont elles auraient été les auteurs et non les victimes. »
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