Gestion du personnel

Quand ça tourne mal…

Publié le 07/11/2014
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Recruter et gérer du personnel peut se révéler compliqué et parfois même source d’ennuis. Une erreur de recrutement, une mésentente avec le ou la salarié(e) associées à la méconnaissance du droit du travail peuvent avoir des conséquences graves pour un cabinet médical. L’expérience vécue par les six membres d’un cabinet médical de Haute-Savoie atteste des difficultés que peut rencontrer un médecin dans la gestion de son personnel.

La secrétaire de ce cabinet de groupe avait été embauchée sur les recommandations de deux des praticiens associés. La jeune femme avait été secrétaire médicale dans un hôpital du secteur, une bonne référence au demeurant. Mais un drame familial vint entraver le bon fonctionnement de cette collaboration. « Pendant la période de deuil, nous avons été très tolérants sur ses sautes de caractère. Mais les choses ont commencé à perdurer et le fonctionnement du secrétariat, et donc du cabinet, en ont été affectés », explique l’un des généralistes.

Le secrétariat est en effet capital pour un cabinet : « la secrétaire est le premier contact des consultants, aussi bien à l'accueil que pour la prise de rendez-vous, les appels téléphoniques personnels. Pour la sécurité des patients, elle doit savoir gérer les urgences. Le confort d’exercice des médecins dépend de tous ces éléments. Tout dysfonctionnement peut retentir sur la relation soignant-soigné », ajoute ce praticien.

« Troubles du fonctionnement »

Il regrette aujourd’hui ce qu’il nomme « des troubles du fonctionnement » : demandes de visites à domicile non transmises, patients passés de la clientèle d'un médecin à un autre, sautes d’humeur, non-application des consignes pour la prise de rendez-vous… « Et si un client se plaignait d'avoir été mal reçu, la secrétaire niait ou donnait une autre version. Invérifiable ! ». Cet ancien employeur tombe peu à peu dans une relation de méfiance. Mais, à moins de prendre la personne sur le fait, il est extrêmement difficile de dénoncer une faute grave. « La tension était devenue telle que le jour où elle a commis la faute de trop (rédaction d'une fausse ordonnance pour des anorexigènes sur le papier à en-tête d'un de mes associés), j'ai bondi sur l'occasion », explique ce généraliste. Il se souvient ensuite des heures passées à mettre au point

le licenciement de la secrétaire selon une procédure extrêmement compliquée. Car, à défaut de respecter à la lettre la procédure de licenciement, ce dernier peut être annulé par les prud'hommes, aux torts du licencieur.

Ainsi, avant de recruter une secrétaire médicale, mieux vaut s’assurer de ses compétences (y compris en cas de reprise ou d’arrivée dans un cabinet). La lourdeur et la complexité de la gestion du personnel imposent une certaine connaissance du droit du travail. En cas de conflit, une aide juridique extérieure doit être sollicitée. s


Source : lequotidiendumedecin.fr