MitraClip

Pas de modifications du pronostic

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Publié le 24/09/2018
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Valve mitrale

Valve mitrale
Crédit photo : Phanie

Chez les patients ayant une insuffisance cardiaque (IC) avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche altérée, la présence d'une fuite mitrale secondaire est associée à un mauvais pronostic. Les données des registres avaient suggéré que la réparation, par voie percutanée, de cette fuite pouvait réduire les symptômes, et améliorer la capacité fonctionnelle et la qualité de vie de ces patients. Son impact sur le cours évolutif de la maladie n'avait toutefois pas été démontré et les recommandations américaines comme européennes avaient souligné le manque de preuve pour recommander cette procédure, pourtant de plus en plus utilisée dans de nombreux pays. Ceci a conduit à mettre en place une étude prospective randomisée, MITRA-FR (Percutaneous Repair with the MitraClip Device for Severe Functional/Secondary Mitral Regurgitation) pour évaluer l'intérêt de la pose percutanée d'un clip dans ce contexte.

Cette étude, menée dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique coordonné par les Hospices civils de Lyon, a randomisé 307 patients, 152 dans le groupe MitraClip et 155 dans le groupe traitement médical seul. Il s'agissait de patients sévères : 60 % avaient une cardiopathie ischémique et les deux tiers une IC de classe III ou IV de la New York Heart Association (NYHA).

Le taux de succès de l'implantation a été de 95,8 % et la procédure a permis de réduire la sévérité de la fuite chez la majorité des patients (d'au moins un grade dans 95 % des cas).

En intention de traiter, le critère primaire d'évaluation, composite et associant les décès de toute cause et les réhospitalisations pour IC à 12 mois, a été atteint par 54,6 % des patients dans le groupe interventionnel et 51,3 % dans le groupe contrôle (OR : 1,16 ; 95 % IC 0,73-1,84 ; p = 0,53). L'analyse perprotocole, qui porte sur respectivement 109 et 137 patients, donne des résultats comparables : critère primaire atteint dans 56,9 % et 52 % des cas (p = 0,51).

Pour les auteurs de ce travail, l'absence de bénéfice de la réparation de la fuite mitrale sur le pronostic pourrait être en partie expliquée par le rôle prépondérant de la cardiopathie sous-jacente sur le pronostic.

Les résultats de l'étude qui devraient être présentés à San Diego à l'occasion du congrès Transcatheter cardiovascular therapeutics (TCT) sont donc très attendus.

D'après la présentation du Pr Jean-François Obadia, Hospices civils, Lyon, au nom des investigateurs de l'étude. 
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1805374

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9688