Editorial

Médecins de la mort

Publié le 08/09/2014
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Plusieurs exécutions ratées ont rouvert aux États-Unis le débat sur l’injection létale et sur la place des médecins dans une telle procédure. En juillet dernier dans l’Arizona, Joseph Wood, 55 ans, condamné pour un double meurtre, a été déclaré mort après une agonie de deux heures. Deux autres cas similaires ont déjà été signalés cette année dont celui de Clayton Lockett décédé en avril dernier, 43 minutes après l’injection et pour lequel l’État de l’Oklahoma a ordonné une enquête. Celle-ci vient de conclure que l’incertitude « du point d’insertion de l’intraveineuse est le seul vrai facteur qui a contribué aux difficultés à administrer les produits d’exécution ».

Le médecin et l’infirmier ont en effet tenté de placer l’intraveineuse « en de multiples endroits mais sans succès », avant de le faire dans « la zone de l’aine droite » et d’administrer l’anesthésiant (le midazolam), puis du bromure de vécuronium et du chlorure de potassium. Le médecin s’est aperçu de l’échec de l’intraveineuse une vingtaine de minutes plus tard, alors que le condamné « bougeait et faisait des bruits sur la table d’exécution ». Parmi leurs recommandations, les enquêteurs appellent à un « programme de formation officielle et continue du personnel chargé des exécutions ». L’injection létale est pratiquée dans 32 États. Depuis 2010 le fabricant américain de thiopental refuse d’en fabriquer pour la peine capitale. Les Européens n’exportent plus de barbituriques pour une telle fin.

Dr Lydia Archimède

Source : Le Quotidien du Médecin: 9346