L’Isnar-IMG organise son Congrès les 5 et 6 février à Strasbourg. C’est l’occasion de faire le point avec son président sur le burn-out des internes mais aussi sur les différents sujets qui agitent les IMG aujourd’hui.
Est-ce que le burn-out des internes est un sujet de préoccupation important aujourd’hui ?
Trystan Bacon Il y a de plus en plus de burn-out. On sent que c’est désormais également une préoccupation des autres acteurs. On a été associé au ministère de la Santé à une campagne de réflexion autour des risques psychosociaux pour les internes l’année dernière. Le CNOM veut lancer une enquête avec nous sur la santé des internes et des jeunes médecins, notamment axée sur le burn-out. Et il y a un intérêt certain des internes sur ce problème, avec de bons taux de participation pour les enquêtes sur le burn-out. En tant que syndicat, on est fréquemment sollicité par des internes en syndrome d’épuisement professionnel. Pendant longtemps les internes étaient des oubliés, pas simplement du burn-out mais en règle générale, je ne suis pas sûr que ce soit le cas encore aujourd’hui, c’est en train de changer.
La charge de travail est un des déterminants importants du burn-out. Où en est-on de l’application de la réforme du temps de travail des internes ?
T. B. Il y a encore un long chemin à faire. Nous n’avions pas demandé d’argent en contrepartie d’un dépassement des horaires. On voulait que les internes disposent de temps pour les cours, leur thèse et aussi pour avoir du temps personnel. La réforme du temps de travail, on ne voulait surtout pas qu’on puisse y déroger en étant payé un peu plus. Le décret a été publié en février 2015 et, en mai, les hôpitaux ont dit : « on n’a pas les moyens de le faire, on verra ça en novembre ». Il est donc encore un peu tôt pour un état des lieux précis, mais on constate que c’est difficile dans la mise en place. Elle est encore trop timide mais avec la réforme elle est désormais possible.
Sur la formation, êtes-vous pour conserver un internat en trois ans, contrairement au CNGE ?
T. B. On reste très ferme sur les trois ans. Sur nos stages de six mois on a un seul stage obligatoire en médecine générale. Aujourd’hui, il n’y a que 50 % des internes qui peuvent faire un SASPAS. On demande donc déjà, au moins, de rendre obligatoire ce stage en responsabilité et on aimerait bien pouvoir pousser à trois stages obligatoires en médecine de ville pendant l’internat en rendant le CHU facultatif. Je me trouve à défendre une position pédagogique face à des enseignants qui veulent passer à quatre ans pour des raisons politiques de reconnaissance de la discipline. On ne met pas une 4e année simplement parce que ça fait plus prestigieux sur une plaque. En passant d’un stage obligatoire en ambulatoire à trois, on révolutionnera déjà la formation.
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