LE CONTRÔLE de la vitesse est l’instrument le plus performant contre les accidents graves de la route. Il est contesté par beaucoup de conducteurs s’estimant brimés par des limitations dont ils ne voient pas la logique, par exemple sur des routes droites, dégagées et peu fréquentées. L’argument de la liberté de l’automobiliste n’a aucune valeur. On n’est jamais libre de faire courir des risques à ses semblables ou à soi-même. En revanche, la limitation de la vitesse ne suffit pas. De très nombreux chauffeurs se croient invulnérables ou infaillibles, tant qu’ils n’ont pas été impliqués eux-mêmes dans un accident. Rien n’est plus important, dans la conduite d’un véhicule, que l’expérience. Voilà pourquoi les plus jeunes prennent des risques que les plus âgés ne prennent plus.
L’infantilisme de certains.
La répression du refus de la priorité, du dépassement à droite, de la queue de poisson, du refus de respecter l’écart entre les voitures, du harcèlement par celui qui se rapproche le plus possible de votre automobile pour vous contraindre à aller plus vite, du machisme imbécile de nombre d’automobilistes, du comportement arrogant ou du passage en force des véhicules les plus gros, comme les 4X4, ne sauraient être confiés à des radars. On sera donc sceptique sur les effets d’une surveillance qui n’impliquerait pas policiers ou gendarmes et ne ferait pas la chasse aux comportements déviants qui foisonnent sur la route et même en ville. Le nombre de ces comportements n’a pas diminué avec les limitations de vitesse ou avec les radars. Pendant qu’on traque des dépassements de cinq kilomètres à l’heure, on ferme les yeux sur des conduites périlleuses ou imprudentes qui relèvent plus de l’infantilisme que de la témérité.
Le problème posé par l’insécurité routière rejoint celui de la consommation de carburants en hausse constante malgré les prix qui s’envolent. Personne ne souhaite vraiment que les voitures restent au parking, ce qui affecterait la production de véhicules, la prospérité des garages de réparation et l’emploi en général.
LES COMPORTEMENTS DÉLINQUANTS NE SONT PAS DÉCELÉS PAR LES RADARS
La clé de la prudence, c’est l’expérience On a enfermé tous les conducteurs, les bons comme les mauvais, dans une contradiction morale, un nœud gordien que les pouvoirs publics n’ont jamais voulu trancher. D’un côté, les automobilistes sont harcelés par les dispositions, draconiennes, mais parfois inefficaces, du code de la route, par les écologistes qui les somment d’emprunter des transports en commun inexistants ou mal adaptés à leurs besoins, par les familles des victimes qui voient un assassin dans chaque conducteur. Il y a longtemps que certains d’entre nous sont désabusés et ne voient plus leur voiture que comme l’instrument du dernier recours, à ne consommer qu’à dose homéopathique, tant les risques de culpabilisation sont immenses. De l’autre côté, la balade du dimanche après-midi ou les vacances en automobile (moyen souvent le moins cher en dépit du prix des carburants et des péages) restent des habitudes bien ancrées chez nos concitoyens qui pensent rarement à lire un bon livre devant la cheminée.
Personne n’est parfait.
Peut-être n’y a-t-il pas de bon conducteur. Qui n’est pas passé au feu orange à la dernière fraction de seconde ? Qui, perdu dans la forêt, n’a pas fait un demi-tour et franchi une ligne jaune ? Qui ne dépasse jamais d’un kilomètre le sacro-saint 80 kh du périphérique parisien ? Qui est parfait au volant ? Personne. On ne niera pas que la perte d’un ou plusieurs points de permis ramène à la raison et que, de ce point de vue, la répression a du bon. On approuvera sans réserves le délit de consommation d’alcool. On ne débattra pas des limitations de vitesse. Mais on peut se sentir bien seul au volant quand tous les panneaux qui jalonnent la route s’adressent au conducteur comme à un délinquant et quand le respect des dispositions du code de la route déclenche l’ire, parfois la grossièreté et la violence, de certains autres automobilistes. Lesquels, loin de former une grande famille, se comportent le plus souvent comme des animaux féroces dans cette jungle de bitume très particulière où cohabitent agresseurs cruels et proies terrorisées.
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