Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) a lancé une procédure disciplinaire contre le Pr Henri Joyeux à l’origine d’une pétition controversée sur les dangers de la vaccination. « Nous avons décidé de porter plainte contre le Pr Joyeux, compte tenu des propos qu’il tient sur la vaccination. Il en a été informé. On ne peut pas dire tout et n’importe quoi sur une action de santé publique destinée à éviter des drames sanitaires », a déclaré le Dr Patrick Bouet.
Le président de l’Ordre des médecins a rappelé que ces propos « ne s’appuient sur aucune base scientifique » et « portent atteinte à la profession ». Et de poursuivre : « C’est un discours dangereux pour la population. Il est de la responsabilité des médecins d’accompagner la politique de santé publique. » Le CNOM va porter plainte auprès de la chambre disciplinaire régionale de première instance du Languedoc-Roussillon, le Pr Joyeux, chirurgien oncologue, exerçant à l’Institut régional du cancer de Montpellier. Pour une telle juridiction, les délais en première instance sont en général de 6 à 8 mois.
Au-delà de la pétition
« En fonction de la sentence, nous ferons ou non appel ultérieurement au national. Notre plainte va au-delà de la pétition initiée par le Pr Joyeux. Nous attaquons l’ensemble de ses propos », a indiqué également le Dr Bouet.
La semaine dernière, l’Ordre des médecins s’était inquiété du succès de cette pétition sur Internet qui a déjà recueilli plus de 680 000 signatures. L’Académie jugeait « dommageable » que les accusations formulées à l’encontre des vaccins par le Pr Joyeux, « scientifiquement non fondées », soient développées sur Internet, « avec autant de mépris pour une des plus belles réussites de la médecine préventive, en dénigrant de fait, aux yeux du public, toute idée de progrès dans le domaine des vaccins ».
La Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) avait aussi dénoncé les propos du Pr Joyeux. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait, elle, rappelé que le chirurgien était connu pour avoir « pris des positions rétrogrades sur toute une série de sujets » et a souligné que sa responsabilité serait plutôt de « rassurer, expliquer et non pas inquiéter et faire peur ».
Même l’association E3M, regroupant les malades de myofasciite à macrophages a assuré être « contrainte de se dissocier de cette démarche éthiquement contestable et insuffisamment élaborée sur le plan scientifique ».
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