Le Plan national de lutte contre le VIH-sida et les infections sexuellement transmises (PNLS) 2010-2014 est ainsi le 5e plan d'une politique publique nationale de lutte contre le VIH-sida. Il est aussi le principal outil de programmation dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles.
Chargé de l'évaluation de ce plan, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a publié son rapport en avril dernier avec 38 recommandations, dont 29 portant sur la prévention, le dépistage, la prise en charge médicale, la prise en charge sociale et la lutte contre les discriminations, la surveillance et l'observation.
Les limites du plan
Si le HCSP rappelle que ce 5e Plan national a globalement fait consensus lors de son lancement en novembre 2010, il en souligne les limites, après ces quelques années de mise en œuvre. Il évoque ainsi l'absence d'un large déploiement du plan à tous les échelons, car certains, comme les Agences régionales de santé (ARS), demeurent maîtres de leurs orientations stratégiques. Autre limite : la question des infections sexuellement transmissibles (IST), quasiment non traitée – le PNLS étant consacré au VIH-sida – alors même qu'une recrudescence des infections est largement constatée. Pour combler ces failles, pour que le caractère « national » du plan devienne vraiment une réalité, le HSCP plaide dans son rapport pour une stratégie globale de santé sexuelle, ce qu'il précise avec ses 38 recommandations. L'enjeu étant bel et bien celui-ci : « Tout faire pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 de l'ONUSIDA », est-il écrit dans l'évaluation. Autrement dit : 90 % des personnes vivant avec le VIH doivent connaître leur statut ; 90 % de ceux qui se savent séropositifs reçoivent un traitement ; 90 % des personnes sous traitement doivent avoir une charge virale supprimée.
Centres de santé sexuelle
La globalité de la démarche souhaitée par le HCSP est d'autant plus indispensable que les actions en matière de santé sexuelle et reproductive sont en France particulièrement éparpillées, dispersées dans divers plans et institutions… Il est donc nécessaire, grâce à différents outils, de favoriser une politique globale, également répartie sur l'ensemble du territoire. L'une des mesures préconisées par le HCSP est la mise en place de véritables centres de santé sexuelle, où des professionnels accompagneront les patients dans tout leur parcours. En effet, le HCSP recommande une vision holistique de la santé sexuelle, portée par une coordination d'acteurs (éducation, prévention, socio-culturel, sanitaire et médico-social), tout en prenant en compte les spécificités de certains publics : les personnes âgées et handicapées (à la sexualité taboue), les populations immigrées, les homosexuel(le)s, les trans, les personnes détenues ou encore les prostitué(e)s. En favorisant la transversalité entre les personnels de santé, en accueillant sur-place ou en réalisant des actions « hors les murs », les centres de santé sexuelle sont des outils efficaces pour lutter contre le VIH-sida, et pour limiter la progression des IST.
Dépistage et prise en charge des IST
La problématique des IST – quelque peu « oubliée » dans le PNLS – nécessitait de prendre des mesures concrètes. Ceci fut chose faite début 2016, grâce à la fusion des centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et des centres d'information des IST (CIDDIST). Réclamée depuis de nombreuses années par les experts de la prise en charge du VIH et par le Conseil national du Sida, cette fusion a donné naissance aux CeGIDD : les Centres gratuits d'information, de diagnostic et de dépistage du virus VIH, des virus des hépatites et des IST. Extension des missions de prévention, de dépistage et de traitement à toutes les IST (en plus du VIH et des hépatites virales) ; prévention des autres risques liés à la sexualité ; possibilité de vacciner les publics exposés contre l'hépatite B, l'hépatite A et l'HPV ; développement des missions de dépistage « hors les murs », en collaboration avec le milieu associatif… Les actions menées par les CeGIDD – un seul par département – s'inscrivent donc totalement dans le cadre d'une approche globale de santé sexuelle. Celle-là même que le HCSP souhaite voir se généraliser, dès aujourd'hui.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation