Au niveau mondial, le nombre de patients qui se rendent à l’étranger pour recevoir des soins a doublé en cinq ans, passant de 7,5 millions en 2007 à 16 millions en 2012, indique une note d’analyse de France Stratégie, organisme de réflexion et d’expertise (au service de Matignon).
Le marché mondial est estimé à 60 milliards d’euros, mais l’Hexagone s’y taille une part modeste. Le nombre de patients étrangers venant en France pour s’y faire soigner est évalué à 8 900 par an. L’Allemagne accueille chaque année plus de 200 000 patients étrangers.
Notre pays ne manque pourtant pas d’atouts, insiste France Stratégie, qui met en avant le titre (un peu ancien...) de « meilleur système de santé au monde » décerné en 2000 par l’OMS, les établissements et services de pointe et surtout les tarifs compétitifs. Selon le rapport, « les compétences sanitaires de notre pays sont encore peu valorisées », avec des initiatives isolées au détriment d’une politique nationale.
Ainsi en va-t-il de l’application de tarifs spécifiques aux patients non-résidents. La loi a permis de doper ces tarifs de 30 à 40 %, mais les auteurs jugent cette majoration « plutôt faible » au regard du bon positionnement de notre pays en termes de compétitivité/prix.
En matière de santé à l’export, la récente loi Macron qui autorise les hôpitaux à créer des filiales commerciales à l’étranger va dans le bon sens, salue le rapport. La note suggère de doter notre pays d’une stratégie « pour promouvoir la qualité santé France » à l’étranger. Les hôpitaux sont invités à agir de façon concertée afin d’organiser cette vitrine des compétences. Il serait souhaitable de « miser sur quelques pathologies, et sur certains établissements fléchés comme centres de référence ». Autre idée : une accréditation « santé France » pour promouvoir à l’étranger les référentiels français. France Stratégie prévient : le développement du tourisme médical ne sera jamais « la solution miracle » pour le financement du système de santé.
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