La violence sexuelle tue, directement ou à petit feu, clame l’association Stop Aux Violence Sexuelles (SVS). Elle annihile, tel un virus, toutes les ressources de l’être vivant, et tire sa force de son expression silencieuse.
Un silence que l’association a décidé de combattre en organisant les 1ères Assises nationales sur les violences sexuelles et en appelant le monde politique, médical et judiciaire à se mobiliser pour éradiquer ce fléau. Telle « une maladie contagieuse », pour reprendre les mots du Dr Violaine Guérin, présidente de SVS et à l’instar d’une infection virale, les violences sexuelles s’immiscent dans le noyau de leur victime pour se reproduire… parfois à bas bruits, avec des conséquences autant psychologiques que physiques perceptibles des années plus tard.
Outre le stress post-traumatique, ces violences peuvent engendrer de nombreuses maladies non spécifiques parmi lesquelles, les maladies psychosomatiques (colon irritable, migraines, fibromylagie, etc.) et les troubles gynécologiques (douleurs pelviennes, dysménorrhée, etc.) et obstétricaux. Un passé de violences sexuelles serait un facteur de risque de cancer, d’obésité, de diabète, d’hypertension artérielle, de troubles cardio-vasculaires et de maladies inflammatoires (infections génitales et maladies auto-immunes). « Les études sur les conséquences somatiques des violences sexuelles sont de plus en plus nombreuses », rapporte le Dr Jean-Louis Thomas, interniste et secrétaire de SVS. Pour autant, il a dû rechercher dans la littérature américaine pour dresser cette liste de pathologies, faute d’études épidémiologiques françaises. Quoique peu connue, la physiopathologie ce ces affections serait liée de manière indirecte au stress induit par les violences sexuelles.
Dépistage systématique et ALD
Face à ces pathologies, le lien avec les violences sexuelles est peu fréquemment évoqué. D’où la nécessité, selon le Dr Violaine Guérin, de procéder à un dépistage systématique, en particulier par le médecin référent. Au même titre que la question « Fumez-vous ? », la présidente de SVS souhaite compléter l’anamnèse classique d’un « Avez-vous déjà vécu dans votre vie des violences physiques, morales, sexuelles ? », systématique. Car en prenant en charge la victime, non seulement on la soulage, mais on évite également que les violences se propagent. « La victime est un malade avec un potentiel infectant », résume l’association. Les agresseurs ont le plus souvent été des victimes. L’idée est donc de lutter contre les violences sexuelles comme s’il s’agissait d’une épidémie. Pour cela rien de mieux qu’une stratégie « vaccinale » visant l’éradication totale des violences sexuelles pour 2019. L’imprescriptibilité des violences sexuelles en est la clé de voute, destinée à faciliter les déclarations pour mieux prendre en charge les auteurs.
Le plan d’attaque voulu par l’association se veut transversal fondé sur l’amélioration de la prévention et de l’information dans les écoles et lieux de soins. Et ce, dès la conception et jusqu’à l’âge adulte, de manière aussi systématique que peut l’être un calendrier vaccinal. Pour pallier le manque de formation des professionnels, l’association envisage la réalisation de protocoles de soins aux victimes et aux auteurs, qui plus est lorsqu’ils sont mineurs. Autre point ardemment défendu : que les victimes de violences sexuelles bénéficient de dispositif Affection Longue Durée avec la création d’une « ALD 31 ».
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