Le candidat à la direction de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Philippe Douste-Blazy, souhaite que l'OMS soit « l'enceinte qui définit la santé en tant que priorité politique et pas seulement en tant que priorité technique », selon sa déclaration faite lors du forum des candidats au poste de directeur de l'OMS. Pour l'ancien ministre, cette priorité politique se définit à la fois parce que la santé est « un droit de l'Homme », mais également parce « qu'il s'agit probablement du meilleur investissement possible dans le développement économique de tout pays ».
Priorité aux urgences sanitaires
Pour le candidat français, l'OMS se doit, en priorité, d'être réactive en cas de situations d'urgences sanitaires, ce qui nécessite à la fois une bonne préparation et l'existence de financements fiables sur le long terme. Or, les différents programmes de l'OMS, dont celui concernant les urgences sanitaires, sont intégralement financés par les contributions volontaires des États membres, lesquelles fluctuent en fonction des priorités définies par ces États. Pour Philippe Douste-Blazy, « les 193 pays, qui ont adopté le programme de gestion des situations d'urgence sanitaire lors de la dernière assemblée mondiale de la santé, doivent y contribuer conformément à leurs capacités ». Faute de quoi « l'OMS devra travailler également avec d'autres bailleurs de fonds tels que la Banque mondiale ou le FMI », ce qui n'est pas souhaitable selon lui. « L'OMS doit éviter la prolifération des financements », estime-t-il.
Des financements pour les médicaments
M. Douste-Blazy a également insisté sur la nécessité, pour l'OMS, d'être capable de fédérer gouvernements, industrie, bailleurs de fonds et chercheurs pour accélérer le développement de nouveaux médicaments, que ce soit pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens ou soutenir le développement de médicaments contre les maladies tropicales ou les maladies rares. Il souhaiterait créer un département dédié aux financements innovants, sur le modèle d'UNITAID, une organisation internationale qu'il a dirigée pendant 10 ans et qui vise, notamment, à réduire le prix des médicaments contre le sida ou la tuberculose. Enfin, il veut convaincre les laboratoires de continuer à produire des médicaments anciens mais toujours efficaces et à développer des médicaments qui ne sont pas rentables. « Il faut que l'OMS mette en place des garanties d'achat », explique-t-il.
Mettre l'accent sur les maladies non transmissibles
L'ancien ministre plaide, par ailleurs, pour que l'organisation internationale joue un rôle plus politique dans la lutte contre les maladies non transmissibles telles que le cancer, l'obésité et le diabète, première cause de décès dans le monde. Il souhaite aussi renforcer les systèmes de santé primaires et communautaires des pays pour permettre la mise en place d'une couverture santé universelle.
« Il faut inventer des financements innovants qui nous permettent d'avoir un peu plus d'argent et de faire mieux avec autant d'argent : tout dollar, tout euro, doit être parfaitement dépensé », conclut-il.
L'élection du prochain directeur général de l'OMS aura lieu en mai 2017. Celui-ci, choisi parmi six candidats, prendra ses fonctions le 1er juillet suivant.
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