Joli coup de filet dans les milieux de la contrebande. L’opération PANGEA V menée du 25 septembre au 2 octobre dans une centaine de pays a permis de mettre la main sur près de 3,75 millions de doses de médicaments illicites destinés à la vente sur Internet. C’est la plus importante prise de cette nature, assurent les autorités.
En France, les douanes ont saisi 427 000 médicaments de contrebande et de contrefaçon (contre 109 700 en 2011 lors d’une opération similaire) dont 44 % étaient destinés au traitement des troubles de l’érection ; 35 % sont des comprimés de la famille des dopants, utilisés dans les milieux sportifs (anabolisants, stéroïdiens). Rien que le 1er octobre, les agents du fret de Roissy ont mis la main sur 66 480 doses d’hormones de croissance destinées à la Roumanie.
Le service national de douane judiciaire évoque également le cas d’une saisie de 500 sachets de « Kamagra », un médicament contenant du sildenafil et distribué sans AMM. Interpellé par les forces de l’ordre, le destinataire de ce colis a avoué qu’il en avait déjà réceptionné 3 000 doses en provenance de Thaïlande pour les acheminer à Marseille et Paris, moyennant une commission de 10 %.
Dans une moindre mesure, les saisies réalisées dans le cadre de PANGEA V portaient sur des traitements anticancer, des antibiotiques et des produits d’amaigrissement. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) doit encore procéder à des analyses en laboratoire afin de déterminer la nature de certaines substances.
Des conditions de fabrication immondes
L’Agence rappelle que les consommateurs de ces produits s’exposent à des risques sanitaires. « Les médicaments proposés sur Internet peuvent contenir des substances actives non mentionnées sur l’étiquetage, ou à des teneurs déficitaires, être périmés ou altérés par des conditions de stockage ou de transport inadaptées », précisent les autorités dans un communiqué. « Si les gens voyaient dans quelles conditions immondes ces médicaments sont fabriqués, transportés et stockés, et bien ils n’y toucheraient certainement pas », confiait à Euronews, un porte-parole de l’Agence de régulation des médicaments de Grande-Bretagne.
L’opération PANGEA V est la cinquième du genre depuis 2008. Elle a impliqué les services de police et de gendarmerie français, les douanes et l’ANSM, qui ont exercé depuis le mois d’août une surveillance étroite d’Internet, des fournisseurs d’accès et des services de messagerie. Elle a conduit à l’identification de 236 sites illégaux de vente de médicaments, dont 52 rattachés à la France. Les contrevenants s’exposent à un maximum de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende pour exercice illégal de la pharmacie.
Les autorités ne sont pas au bout de leur peine. Une petite recherche sur Internet permet de constater que les vendeurs illicites foisonnent encore sur le net.
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