LES ENFANTS vont sur Internet de plus en plus jeunes : 7 ans en moyenne au Danemark et en Suède contre 8 ans dans plusieurs autres pays d’Europe du Nord. En France, la première navigation sur le Web s’effectue vers l’âge de 9 ans. L’outil est ensuite très vite adopté, puisque 93 % des 9-16 ans (87 % pour les Français) naviguent sur la toile une fois par semaine, tous les jours pour 60 %.
L’enquête réalisée entre mai et août 2010 auprès de 25 140 internautes européens de 9 à 16 ans et leurs parents* dresse un tableau assez précis des pratiques et usages. Les enfants européens utilisent Internet principalement à la maison (87 %) : 49 % se connectent dans la chambre à coucher contre 39 % dans une pièce commune. En France, l’usage dans la chambre à coucher (41 %) est en dessous de cette moyenne européenne. La participation aux réseaux sociaux touche une majorité des enfants et croît nettement avec l’âge : 59 % des 9-16 ans ont un profil sur un réseau social (26 % des 9-10 ans contre 81 % des 15-16 ans). Ce profil est public dans 26 % des cas (celui des filles en particulier). Mais la grande majorité de leurs interlocuteurs leur sont connus. Ils sont 25 % à entretenir une communication avec des inconnus, surtout lors de participation à des chats, des jeux ou des mondes virtuels.
Concernant l’accès à des contenus malsains, 21 % des 11/16 ans y ont été confrontés (messages de haine, incitations pro-anorexiques, appels à l’automutilation, à la prise de drogues ou au suicide). Mais l’enquête montre que la France est le pays européen le moins touché par ce problème (14 %). Par ailleurs, 23 % des 11-16 ans évoquent des expériences négatives liées à un usage excessif de la Toile : amis négligés, manque de sommeil, problèmes scolaires.
La perception des dangers par les adultes ne correspond pas forcément avec le vécu des enfants. Si 14 % ont vu des images sexuelles sur Internet, un tiers d’entre eux estime cette expérience pénible. Sur les 15 % qui ont reçu des messages à caractère sexuel, un quart dit l’avoir mal vécu.
Harcèlement.
De manière générale, les jeunes qui déclarent avoir été perturbés par un problème sont une petite minorité : 8 % des 9-16 ans en France et 12 % au niveau européen. En revanche, même si le phénomène est peu fréquent, le harcèlement et les messages blessants occasionnent plus de souffrance : 6 % des 9-16 ans ont reçu de tels messages (3 % en ont envoyé eux-mêmes). Et les deux tiers des destinataires disent s’être sentis « assez » ou « très » tracassés. Les pourcentages de ceux qui disent avoir été angoissés par le harcèlement en ligne sont nettement plus élevés pour les filles et les enfants d’origine populaire. Alors que les garçons, surtout adolescents, sont plus exposés aux images sexuelles, les filles sont significativement plus nombreuses à recevoir des messages agressifs.
Les relations entre les parents et les enfants à propos d’Internet apparaissent peu conflictuelles alors même que l’usage de dispositifs techniques de contrôle est relativement faible : seulement un quart des parents bloquent ou filtrent certains sites (28 %) ou regardent l’historique des sites consultés par leurs enfants (24 %). Les parents restreignent surtout la diffusion des données personnelles (85 %) et le téléchargement (57 %). Parallèlement, moins de la moitié des enfants (44 %) pensent que la médiation parentale limite leurs activités en ligne et seulement 13 % voudraient que leurs parents interviennent moins. Toutefois, alors que les trois quarts des parents estiment qu’il est « peu », voire « pas du tout » probable qu’il arrive quelque chose à leur enfant sur internet dans les six mois à venir, beaucoup (environ la moitié) n’ont pas été au courant quand il y a eu des problèmes. D’autres médiateurs jouent également un rôle de conseil comme les enseignants. Les informations venues des médias sont peu utilisées et les conseils de sécurité en ligne encore moins.
* Enquête EU kids Online piloté par la London School of Economics. L’équipe française était dirigée par Dominique Pasquier ,du Laboratoire traitement et communication de l’information (CNRS/ Télécom Paris Tech).
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation