LES FEMMES âgées de plus de 65 ans victimes de violences sont « un sujet évacué des campagnes de sensibilisation », regrette Alix de la Bretesche, présidente du CNIDFF. Certes, la violence contre les femmes est, depuis une première enquête nationale en 1999, un problème relativement bien renseigné et dont les pouvoirs publics et la société ont pris conscience. Trois plans ministériels se sont succédé depuis 2005, rappelle le CNIDFF. Et, en 2010, la lutte contre les violences faites aux femmes a été élevée au rang de grande cause nationale. La maltraitance aux personnes âgées fait également l’objet de mesures concrètes, avec la mise en place d’un comité national de vigilance en 2002 et d’un plan de développement de la bientraitanceen2007.
En revanche, silence autour des violences contre les femmes de plus de 65 ans. « Il est difficile de quantifier de façon très précise » ce type d’agressions, faute de données statistiques spécifiques, reconnaît la directrice générale du CNIDFF, Annie Guilberteau. Mais en croisant les chiffres d’ALMA avec ceux des ministères de la Justice, de l’Intérieur et d’autres associations, le CNIDFF estime que 600 000 personnes âgées de 65 à 75 ans seraient maltraitées, chiffre qui s’élève à 680 000 pour les plus de 75 ans. Les 3/4 seraient des femmes. Selon ALMA, 75,5 % des appels proviennent de dames de plus de 65 ans. « L’augmentation de l’âge triple le risque d’être victime », en concluent les associations.
Cumul de vulnérabilités.
La longévité des femmes n’explique statistiquement pas tout, analysent le CNIDFF et l’ALMA. Les plus âgées « cumulent les vulnérabilités », avance Annie Guilberteau, et sont sous le double feu des clichés liés à la vieillesse et au sexe. Elles sont en particulier très fragilisées financièrement : selon l’INSEE, 70 % des plus de 75 ans pauvres sont des femmes. Associée à l’isolement social et aux déficiences fonctionnelles, cette situation est susceptible d’exposer à la violence des femmes jusque-là préservées, tandis que les victimes dans leur jeunesse le demeurent dans leur vieillesse.
Après avoir montrer le continuum des violences envers les femmes, le projet européen STOP V.I.E.W (Violence Against Elderly Women) 2011-2013, piloté en France par le CNIDFF, devrait aboutir à des actions de sensibilisation et à un débat social français et européen.
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