La profession se féminise
Au fil des ans, la proportion de femmes parmi les médecins s’accroît inexorablement : ainsi, selon l’Atlas 2016 de l’Ordre des médecins (1), elles représentent désormais 43 % de l’ensemble de la profession contre 30 % en 1990... Elles atteignent en outre 46 % des 198 144 médecins en activité régulière au 1er janvier 2016 et sont même majoritaires (53 %) parmi les médecins actifs de moins de 55 ans. Preuve que cette tendance va se poursuivre : 58 % des médecins nouvellement inscrits au tableau de l’Ordre sont des femmes.
Six heures de travail de moins par semaine
Selon la Drees (2), la durée de travail hebdomadaire des femmes médecins généralistes était de 53 heures en moyenne en 2012 contre 59 heures pour les hommes, un écart qui concorde avec celui observé pour le nombre de demi-journées de consultations, inférieur de 7 % pour les femmes, qui consultent notamment moins que leurs confrères le samedi matin. Une enquête menée en 2006 (3) montre en outre que 53 % des étudiantes filles envisagent un temps plein contre 77 % des garçons.
Cabinet de groupe
En 2006, l’Ordre des médecins notait que « les femmes envisagent l’exercice en groupe à 90 % alors que 22 % des hommes veulent travailler seuls ». Mais, l’Irdes (4) voit plutôt dans l’essor des cabinets de groupe un effet générationnel : les femmes médecins généralistes exercent davantage en cabinet de groupe parce qu’elles sont plus nombreuses parmi les jeunes générations… La Drees pointe toutefois une différence entre les deux sexes : les femmes ont une probabilité plus forte que les hommes d’exercer comme salariées, notamment à l’hôpital.
L’installation en zone urbaine
Les femmes sont plus souvent installées en zone urbaine que les hommes (67 % contre 58 %), selon la Drees. Elles tendent également à éviter les zones désertifiées : majoritaires dans toutes les régions de la métropole, les femmes sont ainsi minoritaires dans des départements comme la Creuse, l’Aude, la Meuse, la Nièvre, l’Aisne… Or, selon l’Ordre, la baisse des effectifs dans les zones rurales est souvent liée à un défaut d’attractivité économique, culturelle… Les médecins femmes apparaissent donc particulièrement sensibles à ces problématiques.
L’exercice de la médecine par les femmes diffère sur certains aspects de celui des hommes, incitant à penser qu’elles cherchent à concilier au mieux vie professionnelle et vie personnelle. Mais, les écarts sont ténus et tendent à se réduire : dans son bulletin de juillet 2015, l’Ordre indique ainsi que : « Ce ne sont pas les femmes, mais la nouvelle génération dans son ensemble qui porte une nouvelle vision de l’exercice de la médecine consistant à équilibrer vie professionnelle et vie privée. »
Valérie Moulle
(1) Atlas de la démographie médicale en France / https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/atlas_de_la_demographie_medicale_2016.pdf
(2) Drees : Les emplois du temps des médecins généralistes, 2012 / http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er797-2.pdf ; Portraits des professionnels de santé, 2016 / http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/portrait-pro-2016-010716.pdf ; Les médecins au 1er janvier 2012 / http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er796.pdf
(3) « La féminisation : une chance à saisir » / https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/feminisation2005.pdf
(4) Irdes : La dynamique de regroupement des médecins généralistes libéraux de 1998 à 2009 / http://www.irdes.fr/Publications/2010/Qes157.pdf
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