Près de 3 Français sur 10 ne considèrent pas que les rhumatismes sont des maladies. C'est ce qu'il ressort d'un sondage IFOP intitulé « les Français et les rhumatismes »*, mené pour l'INSERM et « Ensemble contre les rhumatismes » à l'occasion de la Journée mondiale contre les rhumatismes du 12 octobre.
Le collectif « Ensemble contre les rhumatismes » – composé de la Société française de rhumatologie (SFR), la Fondation Arthritis et l'INSERM-AVIESAN – rappelle la nécessité du financement de la recherche, notamment thérapeutique.
Un impact sur le sommeil et les loisirs
D'après l'enquête, alors que les sondés sont 73 % à se déclarer en bonne santé, un sur deux déclare souffrir de douleurs articulaires (dont plus d'un tiers chez les 18-24 ans) au moment de l'étude.
Parmi les 93 % de Français qui signalent avoir déjà souffert de ce type de douleurs au cours de leur existence, 74 % rapportent que celles-ci ont eu un impact sur leur vie, en particulier sur leur sommeil ou sur leurs activités de loisir. La vie professionnelle et la vie familiale sont également touchées, dans une moindre mesure.
« Il y a clairement un décalage entre l'impact réel vécu par les patients au quotidien et les connaissances sur ces maladies », souligne pour le Pr Francis Berenbaum, chef de service de rhumatologie de l'hôpital Saint-Antoine à Paris.
Des maladies qui tuent… indirectement
La journée mondiale offre donc une occasion de sensibiliser la population à ces pathologies mal connues, et de battre en brèche de nombreuses idées reçues sur la maladie, notamment la croyance selon laquelle les rhumatismes sont des « préoccupations de personnes âgées » ou que les pathologies ostéoarticulaires ne sont pas mortelles. « Il est désormais établi que la pratique d'une activité physique est très efficace en prévention des maladies cardio-vasculaires ou pour améliorer l'efficacité des traitements contre le cancer », précise le Pr Berenbaum. « Mais la pratique d'une activité physique nécessite que la personne soit capable de marcher, de bouger », rappelle-t-il.
Financer la recherche
Lionel Comole, directeur et porte-parole de la fondation Arthritis, et le Pr Berenbaum ont aussi mis l'accent sur le besoin de financements massifs de la recherche et sur la nécessité de sensibiliser les décideurs.
Des avancées majeures (avec la biothérapie et les anti-TNF, notamment) ont certes été réalisées ces dernières décennies, mais il existe un besoin impérieux de trouver de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques. En particulier pour deux pathologies pour lesquelles il n'existe, à l'heure actuelle, aucun traitement : l'arthrose (qui touche 9 à 10 millions des Français) et le lupus.
« Nous manquons de financements, les chercheurs ne sont pas assez nombreux, mais nous sommes dans les starting-blocks », signale le Pr Berenbaum, pour qui les progrès de la recherche suivront si les financements sont suffisants.
En France, entre 12 et 13 millions de personnes souffrent de rhumatismes, dont 9 à 10 millions d'arthrose et 500 000 de rhumatismes inflammatoires chroniques. Parmi elles, 4 000 enfants sont atteints d'arthrite juvénile idiopathique.
* Auprès d'un échantillon représentatif de 1 011 personnes âgées de 18 ans et plus.
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