L’association 24 heures vitales est née le 30 septembre 2014, et a déjà gagné l’écoute des parlementaires. Sa fondatrice, Véronique Picard, a perdu son fils Mathias en février 2014.
Diabétique insulinodépendant depuis l’enfance, il avait été radié de la Sécurité sociale étudiante à la fin de ses études et avait mis 13 mois à réintégrer une caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM). Treize mois pendant lesquels il peinait à financer son insuline. Il décédait trois jours après avoir reçu sa carte Vitale, à 27 ans, « sans doute de ce manque de suivi », selon sa mère ("Le Quotidien" du 18 septembre 2014).
Vers un régime unique
Véronique Picard a reçu des centaines de témoignages, d’étudiants, souvent en fin de droits, d’indépendants, d’expatriés, ou de personnes qui ont déménagé. Son ambition était, à l’origine, de prouver au Défenseur des droits qu’il existait un réel problème de couverture des droits avec le régime étudiant. Face à l’ampleur du phénomène, et parce que des drames semblables à celui qui a emporté Mathias se profilaient, elle a créé 24 heures vitales. L’association réclame que toute personne sans carte Vitale soit reçue sous 48 heures par la CPAM, afin d’avoir une attestation provisoire. Elle demande le rattachement des étudiants au régime général, puis, dans un avenir proche, une Sécu unique, avec des services différents selon les métiers, mais unie par un même service informatique afin que les informations circulent entre CPAM.
Son combat fut entendu par le député UMP des Yvelines Jean-Frédéric Poisson. « Je ne sais pas si les étudiants doivent être rattachés au régime général ou à la mutuelle de leurs parents mais il faut trouver une solution pour que ne surviennent plus de drames ! », a-t-il déclaré.
La Sénatrice du Val-de-Marne Catherine Procaccia (UMP), auteur d’un rapport parlementaire en 2012 puis d’une proposition de loi supprimant les mutuelles étudiantes, votée au Sénat en novembre 2014 contre l’avis du gouvernement, (non examinée par les députés) soutient également l’association 24 heures vitales. « Sous prétexte qu’il faudrait une autonomie de leur régime, avec des actions spécifiques de prévention, les étudiants sont moins bien couverts ! Mais la première des préventions, c’est d’être soigné et remboursé rapidement ! » dénonce-t-elle. « Depuis 2012, rien n’a bougé » déplore-t-elle. Catherine Procaccia s’engage de son côté à porter le sujet au président de la commission des affaires sociales du Sénat, le Dr Alain Milon.
Pharmaciens et médecins solidaires
La mobilisation contre les dysfonctionnements de la Sécurité sociale dépasse le cénacle des parlementaires. « Quand on voit apparaître "inconnu à la BDO" sur notre lecteur, alors que la personne a sa carte verte et l’attestation papier, on doit bidouiller pour faire valoir ses droits » témoigne le pharmacien Patrick Zeitoun. « Je fais un tiers payant social, à 80 %. Mais quand je vois LMDE ou RSI, je sais que c’est le début des embrouilles. Les taux de perte des dossiers sont respectivement de 75 % et 25 % », enchérit le Dr Christian Lehmann, généraliste. « Il y a une volonté de la Sécu de ne pas faire avancer les dossiers ! » accuse-t-il.
« Le régime général a aussi des problèmes. La carte Vitale ne suffit pas ; il faut aussi que les droits soient ouverts ce qui est normalement obligatoire pour toute personne qui réside en France » enfonce Florence Navattoni du collectif interassociatif sur la santé (CISS, usagers).
24 heures vitales s’est adressée à la CNAM. « Après de long mois, on a été reçu par le cabinet du directeur général. J’ai eu l’impression qu’ils étaient en haut de leur tour d’ivoire et ne se rendaient pas compte du problème », regrette la vice-présidente Béatrice Beugnot.
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