En 2010, sur les 52 millions de décès recensés au niveau mondial, 3,3 millions étaient imputables à la pollution atmosphérique et 3,6 millions à la pollution domestique. La pollution de l’air en Europe demeure un problème majeur : elle devrait être cette année à l’origine de 600 000 décès prématurés.
La dernière directive de l’Union européenne sur les concentrations en polluants a fixé la limite annuelle moyenne à 25 microg/mm3 pour les particules fines de diamètre ≤ 2,5 micromètres (PM 2,5) et à 40 microg/mm3 pour les PM 10. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont respectivement de 10 et 20 microg/mm3.
Les experts préconisent ainsi en premier lieu que l’Europe abaisse ses limites, qui sont bien supérieures à celles retenues par l’OMS et insistent sur les bénéfices potentiels de réductions même modestes. Une étude menée dans 51 villes aux États-Unis (*) a montré que chaque réduction de 10 microg/mm3 du PM 2,5 est associée à une augmentation de 0,77 an de l’espérance de vie.
Actuellement, pas moins de 17 pays européens ne respectent pas ces directives et le coût financier des mesures visant à réduire la pollution de l’air n’est pas supportable par de nombreux états membres, en particulier en ces temps de crise économique.
Les institutions nationales et locales ont bien sûr leurs propres responsabilités et peuvent promouvoir différentes actions visant à réduire la pollution : encourager les déplacements à pieds et à vélo plutôt que le recours à la voiture, développer les énergies renouvelables et éviter bois et charbon.
Le citoyen a également un rôle à jouer, en s’informant quotidiennement sur la qualité de l’air et en adaptant ses activités. Il est ainsi conseillé d’éviter les activités extérieures dans les rues à fort trafic, en particulier aux heures de pointe, de pratiquer la marche ou le jogging dans les zones moins polluées ou encore de privilégier les heures du matin et de la fin de journée, notamment en été, pour éviter les fortes expositions à l’ozone. Une attention particulière doit être portée aux facteurs de pollution domestique : ne pas fumer à la maison ou en voiture, aérer les pièces en dehors des heures de fort trafic et éviter d’utiliser les produits contenant du formaldéhyde ou d’autres composants volatiles. Les sujets souffrant de maladies cardiovasculaires sont invités à suivre de façon étroite ces mesures.
(* )Pope et al. NEJM 2009;360:376-86
Symposium « Breathe deeply. Air pollution and cardiovascular risk ». D’après la communication du Dr Pier Mannucci, Italie
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