Avec plus de 11 millions de boîtes et 31 doses définies journalières pour 1 000 habitants (en 2011), l’Ile-de-France figure parmi les régions les plus consommatrices d’antibiotiques. Dans le cadre de la convention médicale, la Commission paritaire régionale (CPR) des médecins d’Ile-de-France et l’Assurance-maladie lancent communément une action d’information auprès des professionnels de santé de la région sur les risques liés au phénomène des multirésistances bactériennes.
En ville ou à l’hôpital, tous les milieux sont concernés. « Les antibiotiques, ce ne sont pas qu’un sujet économique mais également un problème de santé publique », indique le Dr Bernard Schmitt, directeur du service médical d’Ile-de-France. Dans la pratique, les médecins peuvent constater de plus en plus d’échecs de traitement par antibiotiques. « En France, plus de 50 % des pneumocoques sont résistants à la pénicilline contre seulement 2 % aux Pays-Bas », rappelle le Dr François Bonnaud, médecin généraliste et président de l’organisme de formation médicale MG Form Ile-de-France.
À l’origine de 72 % des DDJ d’antibiotiques délivrées pour 1000 habitants en région francilienne, les omnipraticiens ont évidemment un rôle à jouer dans la régulation des pratiques de prescription de ces médicaments. Bien que la consommation en Île-de-France varie peu d’un département à l’autre, des disparités qualitatives existent dans la prescription de certains antibiotiques que les recommandations visent à restreindre en première intention : céphalosporines de troisième génération (22 % des boîtes d’antibiotiques remboursées dans la région en 2011), amoxicilline-acide clavulanique (16 %), fluoroquinolones (7 %). Quant à l’amoxicilline, il ne représente que 31 % des boîtes prescrites.
Savoir attendre
Or, « lorsqu’un antibiotique est indiqué, l’amoxicilline est à prescrire en première intention car les autres antibiotiques ont un rapport bénéfice/risque moins favorable », souligne la CPR d’Ile-de-France dans une nouvelle plaquette d’information élaborée avec l’assurance-maladie et qui sera fourni progressivement à l’ensemble des praticiens libéraux de la région.
« Tous les professionnels de santé reçoivent des recommandations dans tous les sens. Aujourd’hui, ils ont besoin d’un message simple, synthétique qu’ils puissent rapidement voir », insiste le Dr José Clavéro, généraliste, représentant à la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et membre de CPR Ile-de-France. Dans son document, la CPR rappelle les dernières recommandations de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), à savoir : « pour les infections respiratoires hautes, l’abstention devient la règle ».
Les antibiotiques n’étant notamment pas indiqués dans le traitement de la rhinopharyngite « même en cas de sécrétions d’aspect purulent », l’angine « avec test de diagnostic rapide négatif ou en l’absence de l’utilisation de TDR », l’otite congestive de l’enfant ou l’otite séromuqueuse de l’enfant.
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