Entendu ce mardi devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé Olivier Véran a défendu, avec une volonté de pédagogie, la stratégie vaccinale hexagonale, alors que de nombreuses critiques ont déferlé pour pointer la lenteur des injections.
Les députés de l'opposition n'ont pas manqué de relayer ces reproches. Le député du Loiret Jean-Pierre Door (LR) a demandé des comptes sur « le nombre de doses et d'aiguilles » à disposition, tandis que Boris Vallaud (PS, Landes) a taclé « l'insuffisance du gouvernement » dans le lancement de la campagne vaccinale.
« Nous ne naviguons pas à vue, il y a une stratégie définie par la HAS, et un public prioritaire identifié », a assumé Olivier Véran dès son propos liminaire, rappelant que le but était de chercher « l'adhésion des personnes à la vaccination » et que le calendrier avait été accéléré, avec un million de vaccinations prévues à la fin du mois.
Dès jeudi, un système de prise de rendez-vous par téléphone sera lancé pour les personnes de plus de 75 ans et résidant chez elles, soit plus de 5 millions de personnes, a redit le ministre.
Données en accès libre, chaque jour
Toutefois, « pour plus de transparence », les données sur le nombre de vaccins réalisés par région, le pourcentage de la population protégée, le nombre de doses et la proportion de doses consommées seront publiées tous les jours à 19h30, en accès libre. Par ailleurs, le ministre a confirmé « un cas ayant eu des effets indésirables de nature allergique ».
Autre question soulevée par les députés, la mobilisation générale des professionnels de santé pour vacciner (pharmaciens, infirmiers). « Pour le moment, il y a une prescription médicale obligatoire, mais la vaccination peut être déléguée à des soignants. (...) Quand nous disposerons de vaccins plus classiques (sans ARN messager, ndlr), nous souhaiterons nous appuyer sur tout le maillage territorial », a indiqué Olivier Véran. Un avis de la HAS sur un protocole de coopération est attendu en ce sens.
Sur les centres précisément, l'objectif du gouvernement est d'en ouvrir désormais 300, puis 600 sur le territoire (avec une moyenne de 5 à 7 centres par département). Mais « plus on multiplie les centres, plus on multiplie les déconvenues en termes d'alimentation de ces centres », nuance le ministre, qui prône une vision « cohérente » et un choix de la proximité.
Priorité pour les communes en recrudescence épidémique
Actuellement, la France dispose d'1,8 million de doses du vaccin Pfizer-BioNTech et est ravitaillée à hauteur de 500 000 doses par semaine (un million par semaine ensuite). 50 000 doses du vaccin Moderna ont été reçues lundi 11 janvier et seront distribuées en priorité dans les communes « avec une recrudescence épidémique ».
Le gouvernement fait également état de 3,3 millions d'aiguilles en stock (et deux millions à venir) et de 4,6 millions de seringues en stock. 850 000 aiguilles et 600 000 seringues (toutes compatibles avec le vaccin) seront déstockées cette semaine sur certains territoires. Enfin tous les départements français sont désormais équipés en « supercongélateurs » pour stocker le vaccin – le dernier étant en train d'être acheminé vers Mayotte.
Des entreprises françaises dans la boucle
Enfin, questionné par les députés Adrien Quatenens (LFI, Nord) et Pierre Dharréville (PCF, Bouches-du-Rhône), Olivier Véran a confirmé le recours à un prestataire privé sur la conduite de la stratégie vaccinale (le cabinet de conseil McKinsey, NDLR) et trois prestataires numériques (Doctolib, KelDoc et Maiia) pour la prise de rendez-vous grand public.
De même, il a précisé que trois entreprises françaises pharmaceutiques et de biologie – Delpharm, Recipharm et Fareva – font du « fill and finish » (remplissage, fermeture et étiquetage des doses) et travaillent avec les principaux laboratoires producteurs du vaccin Pfizer, Moderna et Curevac.
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