« UN TOURNANT historique pour la protection de la santé dans le monde. » L’Alliance GAVI, le partenariat public-privé créé en 2000 afin de financer la vaccination et de renforcer les systèmes de santé dans les pays pauvres, se réjouit du succès de la première conférence des donateurs, qu’elle organisait à Londres la semaine dernière. Les différents partenaires de l’Alliance se sont engagés à verser 4,3 milliards dollars (2,9 milliards d’euros), « dépassant l’enveloppe globale de 3,7 milliards (2,5 milliards d’euros) initialement prévus ». Grâce à cette somme, qui s’ajoute aux 3,3 milliards déjà promis, l’Alliance va pouvoir renforcer ses programmes et vacciner quelque 250 millions d’enfants. Ce soutien accru permettra à l’Alliance de renforcer plus rapidement que prévu ses programmes de vaccination et répondre au « nombre record » de demandes de soutien à l’introduction de nouveaux vaccins qu’elle a reçu.
Record britannique.
Le gouvernement britannique et la Fondation Bill et Melinda Gates, les deux plus gros donateurs, rassemblent tous deux la moitié des fonds annoncés. « Forte de ses bons résultats, GAVI figure parmi les meilleures organisations britanniques de référence en matière d’aide », a souligné le Premier ministre David Cameron. Le 1,335 milliard de dollars (900 millions d’euros) versé par la Grande-Bretagne « permettra de vacciner un enfant toutes les deux secondes pendant cinq ans », a-t-il estimé. « Ce n’est pas tous les jours qu’on donne un milliard de dollars mais, pour une cause comme celle-là, c’est passionnant », a, pour sa part, déclaré Bill Gates. « Pour la première fois dans l’histoire, les enfants des pays en développement recevront les mêmes vaccins contre la pneumonie et la diarrhée que les enfants des pays riches », a-t-il assuré.
Le fondateur de Microsoft a par ailleurs émis quelques critiques sur les contributions de la France et de l’Allemagne, respectivement 146 millions de dollars (100 millions d’euros) et 73 millions (50 millions d’euros), jugeant que ces deux pays « pourraient faire beaucoup plus ». Un avis que ne partage pas l’association One : elle a salué l’effort du gouvernement français, qui a promis 100 millions d’euros supplémentaires. « La France, qui est aussi l’un des principaux donateurs du Fonds mondial pour le sida, le paludisme et la tuberculose, fait une fois de plus preuve d’une belle générosité en matière de santé publique, alors que les contraintes budgétaires sont importantes », a précisé Guillaume Grosso, directeur de One France, qui s’est dit tout de même « ébloui » par l’annonce britannique.
Baisse des prix.
Loin de cette polémique, l’Alliance GAVI constate avec satisfaction que les gouvernements ont doublé leur effort financier et que de « nouveaux donateurs, tels que le Japon et le Brésil, verseront également des contributions pour la première fois ». Les pays en développement se sont engagés à maintenir ou à accroître le niveau de cofinancement de leurs programmes de vaccination qui devrait tripler d’ici à 2015 pour atteindre 100 millions de dollars (69 millions d’euros).
À la veille de la conférence, les fabricants s’étaient déjà engagés à une baisse des prix de certains vaccins financés par GAVI. Le Serum Institute et la société Panacea Biotec, basés en Inde, ont promis de réduire le prix du vaccin pentavalent (diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B et Hæmophilus influenzae de type b). Le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) a proposé de fournir le vaccin contre le rotavirus au prix de 2,50 dollars (1,73 euro) la dose, soit une baisse de deux-tiers par rapport au prix public le plus bas. Le laboratoire Merck s’est aussi engagé à baisser le prix de son vaccin contre le rotavirus, et offre son vaccin contre le papillomavirus (HPV) au prix de 5 dollars (3,40 euros) la dose, soit aussi une réduction de deux tiers par rapport au prix public actuel, une offre qui, selon GAVI, constitue « une première mondiale pour les pays en développement ». Les laboratoires Crucell et Sanofi-Pasteur ont annoncé qu’ils allaient élargir leur politique de vaccins à bas prix, y compris le vaccin contre la fièvre jaune de Sanofi Pasteur, à 16 pays qui se trouvent sur la voie de l’autosuffisance et qui ne devraient plus bénéficier de l’aide de GAVI. Ces offres, qui s’ajoutent aux engagements similaires de Pfizer et GSK concernant les vaccins conjugués contre le pneumocoque, ouvrent la voie à « une pérennisation du financement des programmes nationaux de vaccination » en dehors de GAVI.
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