La décision est finalisée mais elle n’a pas été publiée. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé aux journées de dermatologie, en décembre dernier, qu’elle souhaitait réserver la primo-prescription de l’isotrétinoïne par voie orale aux seuls dermatologues.
« Ce médicament, qui a transformé le traitement de l’acné chez l’adolescent, nécessite un encadrement précis, un test de grossesse tous les mois pour les jeunes patientes à qui il est prescrit, ainsi qu’une contraception efficace », explique le Dr Luc Sulimovic, président du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), favorable au projet de l’ANSM.
La durée du traitement est le plus souvent comprise entre six mois et un an (avec suivi et renouvellement mensuel) et la dose prescrite est définie par rapport au poids du ou de la patient(e). Le suivi de la prescription est strict. Les troubles psychologiques (dépressifs) sont particulièrement surveillés. La molécule étant tératogène, elle ne doit pas être prescrite aux femmes enceintes. Pourtant, ces dernières années, de nombreux cas d’interruptions thérapeutiques de grossesse ont été signalés chez les patientes sous traitement.
Instruction
Selon le Dr Sulimovic, l’initiation du médicament sera faite par le dermatologue et le renouvellement pourra être réalisé indifféremment par un dermatologue ou un généraliste, selon une décision de l’ANSM « tranchée le 31 janvier dernier ». L’ANSM confirme au « Quotidien » qu’une instruction est en cours, mais l’agence n’est pas en mesure de dire quand elle entrera en vigueur.
De son côté, le syndicat de généralistes MG France veut bloquer l’application de cette décision. « Plutôt que de former les médecins généralistes, on veut les exclure de la prescription », s’insurge le Dr Claude Leicher, président de MG France. Pour lui, il est impossible d’imputer aux médecins (dermatologues ou généralistes) les ITG signalées sur les jeunes patientes sous isotrétinoïne. « Et pourquoi interdire aux généralistes la primo-prescription du traitement aux garçons ? », s’étonne le Dr Leicher.
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