Philippe Prigent est le nouveau directeur du pôle de compétitivité Cancer Bio Santé (CBS) de Toulouse. Il présente les objectifs de ce centre fondé en 2005 et dédié à l’innovation, aux traitements et à la prévention contre le cancer dont il souhaite élargir le périmètre d’action à l’Aquitaine et au Languedoc-Roussillon.
LE QUOTIDIEN - Vous venez de prendre la direction du pôle CBS, classé parmi les « pôles performants » dans un audit national publié l’été dernier. Quels sont vos objectifs pour les prochaines années ?
PHILIPPE PRIGENT - La feuille de route concernant les budgets alloués à la recherche par le gouvernement pour les trois prochaines années n’est pas encore connue, mais nous devrions en savoir plus avant la fin de l’année. Pour l’heure, nous avons un souci de visibilité à Toulouse. Il existe en effet sept pôles de santé en France et CBS est le seul pôle dédié au cancer : nous allons donc nous recentrer sur cette activité cancer dans les prochaines années (1). Par ailleurs, une réflexion est en cours pour élargir le périmètre géographique de CBS avec des régions voisines telles que l’Aquitaine et le Languedoc-Roussillon. Sur une carte mondiale, Toulouse est une tête d’épingle. Si CBS était étendu sur un territoire plus large, le même que celui du cancéropôle Grand Sud-Ouest, cela améliorerait sans aucun doute sa visibilité. Enfin, le projet pour les années à venir, c’est aussi de passer à la concrétisation des projets de recherche qui devront se traduire par des indicateurs précis en termes de créations de postes et d’entreprises, publications en cours, dépôts de brevets…
Comment se fait le lien avec le milieu médical aujourd’hui au sein de CBS ?
L’État lance des appels à projets en matière de recherche et le rôle du pôle est de créer du lien entre les industriels, la recherche fondamentale et la recherche académique pour y répondre. Néanmoins, je pense que l’ouverture de l’institut universitaire du cancer (IUC) prévue sur le site de l’oncopole va vraiment contribuer à tisser ces liens de façon plus naturelle. Je rappelle en effet que l’IUC accueillera 312 lits et 1 200 professionnels de santé venus du CHU, de l’Institut Claudius Regaud et du privé pour travailler ensemble. Tout cela sera opérationnel en 2015.
Où en êtes-vous de l’adhésion de nouveaux industriels à CBS ?
Des industriels, Pierre Fabre et GlaxoSmithKline, sont déjà adhérents, et l’EFS vient de signer pour s’installer sur le site avec un volet recherche et développement (R&D) et un volet production. Nous avons aussi été approchés par Roche et Pfizer, mais ces derniers ne s’engageront que lorsque la machine sera vraiment lancée. Pour autant, il ne faut pas trop fantasmer sur l’installation de « Big Pharma » sur le site. Depuis dix ans, leur politique consiste plutôt à sous-traiter, à prendre des parts dans des très petites entreprises (TPE) en biotechs pour être présents sur la réalisation d’essais cliniques. Je le répète, ceci ne pénalisera pas l’activité du site.
(1) Fin 2011, 128 projets ont été labellisés par cette structure parmi lesquels 66 ont été financés pour 118 millions d’euros.
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